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I have nothing left. And all I feel is this cruel wanting ||| ft. Joar Jensen

 ::  :: Troisième Etage :: Salle Commune
Dim 11 Avr - 11:21
I have nothing left. And all I feel is this cruel wanting.
ft. @Joar Jensen

Il te manque, et maintenant que tu ne vis plus dans cette pièce où tu étais reine, cette chambre d'enfant qui fût ton sanctuaire, il te manque encore plus. Tu es perdue, les premiers jours tu n'as pas quitté l'appartement qui te fût assigné, ni même la chambre que tu possèdes. Abandonnée, il aura fallut que quelques personnes viennent te tirer de là pour que tu apprennes la vie. La vraie. Ici pas de restriction, ici tu existes et possèdes un nom : Freya Jensen. Mais les petits déjeunés n'ont plus le même goûts, Joar bravait les interdits pour venir égayer ton début de journée avec des rires enfantins, de simples paroles échangées, une simple présence. Il te protégeais corps et âme. Il était ton rayon de soleil et tu étais son étoile. Jusqu'à ce que la pénombre ne s'empare de lui, jusqu'à ce que l'obscurité te prives de ce monde conté par mille et une fables. Joar n'était plus. Et ce que tu as connu, la solitude, cette presque quiétude malgré la situation, avec lui. Tu as enduré les coups, les injures, la violence ne fût pas que physique, elle était mentale et psychologique. Elle a fait partie de toi. Et aujourd'hui, elle fait encore partie de toi, tes nuits en sont peuplées, tes rêves sont hantés par ta voix brisée, ta voix presque muette de ce nom hurlé. Joar. Il est ta moitié, il est le seul homme de ta vie, celui qui avant même vos premiers cris te protégeais envers et contre tout. Il ne te restais plus que tes yeux pour pleurer, que les souvenirs qui vacillent comme la flamme d'une bougie sous la brise hivernale du royaume dont vous étiez natifs : Erakylon. Malheureusement, Joar n'est plus. Il n'égaye plus tes nuits de son sourire ravageur. Il ne te surnommes plus Fre ou encore Princesse. Il n'y a plus de contes de fées pour décrire ses journées. Il n'est plus jamais rentré pour te protéger.

Si au début tu n'étais pas belle a voir, aujourd'hui tu reprends presque le contrôle de tout autour de toi. Presque. Tu ne peux réfréner cette peur viscérale de l'extérieur, et tu ne passes pas toujours ton temps dehors, force de l'habitude. Aujourd'hui ne fait pas exception à la règle, tu te lèves tôt, peut-être même un peu trop. Tu préfères vivre dans cette triste réalité plutôt que d'espérer dans les bras de Morphée. Ton premier réflexe n'est autre que de sauter sous l'eau chaude, tu y traînes un peu avant de sortir de la salle de bain apprêtée. Un t-shirt croptop noir, des collants opaques soulignant tes jambes graciles, surmontés d'un short, toujours dans cette couleur ébène pour te faire oublier. Force de l'habitude. Tu enfiles tout de même un gilet de laine beige, et des Dr Martens à tes pieds, tu as la santé fragile d'avoir vécue ainsi en autarcie. (buh) Tu prends ton petit déjeuné, toujours reclus dans un coin pour ne pas déranger, pour ne pas être visible. Puis tu passes la matinée en cours, dans cette même rengaine d'invisibilité au dernier rang de tablées. L'après-midi, tu la passe dans cette sublime bibliothèque, la lecture et l'apprentissage ont toujours été un totem dans ta vie. Ta seule compagnie. Petite érudit, tu ne te lasses pas de cet endroit calme et serein, pourtant... Pourtant, Freya, lorsque tu effectues des déplacements au sein d'Alfea, tu n'a de cesse de regarder avec timidité les visages qui défilent. Tu as l'espoir qu'il apparaisse. Mais la mort t'as retiré tout ce qui comptait le plus au monde, non, le seul être vivant qui représentait à tes yeux le monde entier. Mais même en quittant la bibli tu ne le croises pas, vivant dans le déni. Tu gagnes rapidement la salle commune pour rejoindre les couloirs des dortoirs, et c'est l'heure d'affluence. Tu te fais balloter de gauche à droite, on te bouscule sans jamais t'adresser une parole, serrant tout contre ta poitrine des livres que tu dévoreras en une nuit seulement.

Et là, au beau milieu du passage, tu aperçois une tête blonde dépassant de loin chaque personne ici présentent -et diable qu'ils sont nombreux-. De ton petit mètre soixante tu ne vois pas son visage avant qu'entre deux traits spécifiques, un écho du passé t'envahisse. Sa voix grave s'élève, son sourire s'élargit, ce sourire. Ton prénom est même soufflé mais tu n'entends rien, rien d'autre que les hurlements du passé, que les cris de douleur, que les sanglots d'une enfance brisée. « Joar... » A peine soufflé, à peine prononcé. Ton coeur s'emballe, ta respiration s'accélère, et lorsqu'il essaies de s'approcher toi, tu recules. Automatisme de défense, face à la souffrance physique, à la souffrance morale, à la souffrance psychologique. « Non... NON ! » Hurles-tu finalement. « Si c'est encore un de tes coups Ilios, arrêtes je t'en supplie ! » Respire, Freya. « Cesse de matérialiser l'ombre de mon Joar ! ARRÊTES ! » Tu suffoques, tu frôles la crise de panique et pourtant ce géant blond t'attires pour te sortir de ce monde qui t'angoisses encore plus, des regards indiscrets. Ce contact provoque en toi un frisson, pas seulement de ton épiderme, mais de tout ton être, le lien entre deux jumeaux ne cesse jamais. C'est en portant une main à ton cou que tu oses -enfin- reposer tes yeux sur son visage. « J-Joar est mort... Ca ne peut pas être possible... » Et les larmes creusent déjà des sillions humides sur tes joues poupines, là à l'entrée du couloir menant aux dortoirs, tu fonds en larmes. « C'est de ma faute si il est... Si... NE M'APPROCHE PAS... » Il te manque terriblement. Pourtant, l'étreinte tant désirée t'es offerte, et tu t'y abandonne, tu craques, sans y croire réellement. Une part de ténèbres prend fin à cette instant.
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Freya Jensen
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Freya Jensen
Dim 11 Avr - 22:39
I have nothing left. And all I feel is this cruel wanting.
ft. @Freya Jensen
Il y avait eu tellement de changement en si peu de temps. Je suis passé d'étudiant relativement banal dans mon lycée à étudiant dans une école de magie en quelques jours. Mais le plus important, c'était Freya. Après six ans à me demander ce qu'elle serait devenu, ce que j'aurai pu faire de plus pour aider, voilà que je me rends compte qu'elle est encore en vie. Et la nouvelle m'a fait autant de bien que de mal. Elle a été une bonne chose puisque je peux retrouver ma petite soeur, celle que j'ai à protégé et que je ferais jusqu'à ce que je finisse par rendre les armes. Et une mauvaise parce que je l'ai abandonné. J'ai le sentiment de ne pas avoir fait assez. Mais pourquoi j'aurai remis en question une telle information ? On ne joue pas avec la mort de quelqu'un. Surtout une fausse mort.
Je n'allais pas demander une preuve, surtout à onze ans.

Mais maintenant, à dix sept ans, je me dis qu'il y a des choses que j'aurai probablement du voir. Des choses que je vois maintenant et qui m'était invisible avant. Je ne comprenais pas pourquoi Freya a été mise de côté, pas pourquoi du jour au lendemain, ma mère a décidé de me laisser chez mon père. Et pourquoi juste moi ? Si elle voulait vraiment se débarrasser de nous, autant laisser Freya avec moi. Mais à la place, elle a préféré me faire croire à sa mort et me laisser vivre chez mon père. Mais maintenant que je savais où était Freya, je ne comptais pas rester sur le banc de touche.

Alféa est un bon environnement. Quoi qu'il arrive, je n'ai jamais aimé les cours mais ceux-ci me paraissent tout de même plus intéressant. Alors, j'essaye de faire de mon mieux pour y arriver. Au maximum de mes capacités et mon impatience habituelle, finalement. Si j'ai tenu la matinée, c'est pour tenter de ne pas sécher quelques cours dès de le début. Mais la seule envie que je possède, c'est bien de voir Freya. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue. Est-ce qu'elle a grandit ? Ou pas du tout ? Est-ce que sa personnalité à changé ? J'ai un doute de ce côté là. Alors à la fin des cours, je me fraye un chemin dans les couloirs pour pouvoir remonter vers les dortoirs. Je ne sais pas quelle est la chambre de Freya mais je trouverais bien. C'est ce que je me dis quelques secondes avant de reconnaître une tête blonde dans le couloir. Et non, elle n'a pas bien grandit, ni changé de visage j'ai l'impression. Bien que ses traits soient un peu plus affirmées, plus féminins. Ce qui est normal.
Mon sourire s'agrandit, un sourire franc et je retiens l'envie de franchir les mètres nous séparant en courant. Autant dire que je ne veux pas non plus attirer l'attention sur elle. Je me doute que ce n'est pas ce qu'elle aime. Après avoir passé des années littéralement reclus.

- Freya.

Mais quand je m'approche un peu plus, elle recule et je vois bien sur son visage qu'elle ne va pas bien. Elle se met à hurler, attirant définitivement l'attention sur nous deux. Si c'est ce que je voulais éviter, c'est plutôt raté à ce moment là. Elle parle d'une personne que je ne connais pas et je lève finalement mes paumes, à plat devant elle tout en agitant la tête.

- Non, non. C'est moi, Fre'. Calme toi.

Mais quand je remarque que sa respiration est de plus en plus compliqué, je me rapproche et glisse la main sur la sienne pour l'attirer un peu plus à l'écart. Là où il y a moins de passage, moins de bruit, moins de stimulations externes. Et je dois trouver un moyen de la calmer mais gérer une crise d'angoisse, c'est un peu hors de mes compétences. Elle ouvre encore la bouche et je fronce les sourcils. Je suis mort ? Je me rend compte qu'il n'y a pas qu'à moi que notre mère à menti. Elle aussi. Et je comprends mieux l'angoisse qui l'habite.

- Princesse, je suis là. Je te le jure et je ne partirais pas. Je suis désolé... Respire lentement.

Et même si elle me dit ouvertement de ne pas approcher.. Eh bien tant pis. J'avance d'un pas et glisse finalement les bras autour d'elle, l'attirant finalement contre moi. Ma paume sur son dos, je frotte lentement celui-ci, essayant de la calmer comme je peux alors qu'elle fond en larme. Je ferme les yeux quelques secondes, pinçant mes lèvres entre elle. Je n'ai jamais aimé la voir pleuré. Comme je n'aime pas déjà pleurer moi même mais tout le monde est dans ce type d'état. Je repose mon menton sur le sommet de son crâne, murmurant.

- Je suis désolé, Freya.

Je me détache légèrement, glissant les mains sur ses joues même si essuyer ses joues semblent un peu impossible vu les larmes qui balayent son visage. Je pince mes lèvres avec lenteur.

- Pleure pas... Je suis désolé, elle m'avait dit que tu étais.. J'aurai du vérifier mais je savais pas.

Je ne sais plus combien de fois j'ai du m'excuser. Parce que je ne sais pas ce qui a pu se passer entre le moment où je suis rentré dans la voiture et maintenant. Je ne sais pas si notre mère la traitait différemment que lors de ma présence. Mais je ne veux pas vraiment discuter ici.

- Suis moi ? On va dans les dortoirs.. Je ne veux pas trop discuter ici.

Parce que ça ne regarde personne d'autres qu'elle et moi, après tout. On a déjà une famille relativement compliqué pour ne pas dire complétement malsaine alors il est préférable d'éviter. Je viens glisser ma main sur son poignet pour finalement l'attirer dans les couloirs. Je pousse la porte de l'appartement. Pour le moment, je suis tout seul alors ce n'est pas tant gênant que ça. Je repose mon sac sur le sol et pince mes lèvres avec lenteur.

- Assis toi. Je vais te chercher un mouchoir.

Je marche jusqu'à la salle de bain pour fouiller un peu et attraper une boite de mouchoir. Je devrais probablement me balader avec mais bon. Je reviens dans le salon et lui tend avant de m'asseoir sur le canapé.

- Tu n'as pas beaucoup grandis à ce que je vois.

Je viens poser la main sur le canapé pour tapoter celui-ci et qu'elle ne s'installe à côté de moi. J'ai tellement de chose à lui dire que je ne sais même pas par où commencer. Je ne sais pas vraiment si je peux tout dire ou non.

- Elle m'a dit que tu étais morte, Freya.. Je suis désolé.

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Joar Jensen
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Joar Jensen
Lun 12 Avr - 0:37
I have nothing left. And all I feel is this cruel wanting.
ft. @Joar Jensen

Bien sûr qu'il essaie de te rassurer, il n'aime pas te voir, ni même te savoir en pleine détresse. Pourtant, après des années d'endoctrinement, te retrouver là face aux fantômes du passé, face à la douleur prenant vie, tu paniques. Ta respiration en résultat une accélération notable, toi qui n'aimes pas être le centre de l'attention, la négligée, tu hurles pourtant lorsqu'il essaie de s'approcher. Non. Il ne peux pas être là, fait de chair et d'os, votre mère a pourtant parlé de décès, de funérailles, tu n'as eu d'autres choix que d'y croire. Pourquoi ? Parce que le monde extérieur ne t'était pas destiné. Parce que ton seul lien avec celui-ci n'était autre que lui, ta moitié, et sa disparition entraîna que ce lien n'était plus que votre maman : Olena. Mais regardes Freya, regarde l'homme qu'il est devenu, n'ayant rien perdu de son assurance, rien perdu de ce que tu aimes le plus chez lui. Il est là, il ne partira pas, et il n'a de cesse de s'excuser pourtant il n'y a qu'une seule fautive, depuis maintenant dix-sept longues années. Princesse, ce simple mot qui manqua tant à ton quotidien. Ce que tu aimais l'entendre revenir à la maison, ne prenant même pas la peine de retirer ses chaussures ni même sa veste, et d'ouvrir la porte de ta geôle pour prononcer ce surnom qui te colles à la peau. De voir son sourire illuminer la pièce assombrie, d'entendre sa voix si chantante à ton ouïe, et d'écouter ses fables enchanteresses. Respire, Freya.

Pourtant là dans ces bras, tu fonds en larmes, tu ne peux retenir ta peine, ton angoisse, ta peur. Oui, la peur vrille tes entrailles, trop effrayée qu'il ne soit qu'un rêve, qu'il disparaisse à nouveau. Tu ne t'en remettrais pas. Pourtant là dans ses bras tu te sens enfin en sécurité, et ce depuis des années, cette sensation t'as tant manquée. Tu te sens minuscule -et tu l'es- mais il est là, voilà tout ce qui compte pour toi. Tes mains agrippent son haut, comme si l'instant d'après n'existait plus, comme si Morphée allait encore te priver de sa présence. « C'est moi qui suis désolée... » Dis-tu, ta voix étouffée dans ses bras. Endoctrinée pour être coupable, pour être celle qui était seule fautive de son décès, de par ton existence elle-même. Mais l'étreinte prend fin, et c'est un regard paniqué que tu reposes sur ses traits, alors qu'il tente d'effacer le flot de perles salées de tes joues poupines. Ne pleure pas. Il semblerait donc que vous pensiez l'un et l'autre ne plus être de ce monde, que cette fratrie inattendue était décimée. Vous n'étiez que des gosses, et donc difficilement possible de douter de la parole d'un adulte. Comment chercher une part de soi quand tout le monde autour de vous assure qu'elle n'appartient plus au monde des vivants ? Impossible. Mais il est loin d'avoir idée des horreurs que tu as traversées, les averses de coups qui en ont suivi.

Mais l'heure des explications sonnent, il te propose de le suivre, ne souhaitant pas discuter de votre passé tumultueux là, en plein milieu de la salle commune. Là où tu n'as pas ta place, des pensées qu'on ne te retireras certainement jamais, puisque tu ne peux exister que dans l'ombre de l'homme face à toi. Tu hoches timidement ton visage, incapable de prononcer un seul mot entre deux sanglots. Alors qu'il attrape ton poignet avec une douceur dont il fait preuve seulement avec toi, tu le suis, comme un pantin, reprenant possession d'un automatisme. Il est ton guide. Mais tu as peur, peur de déranger si possible colocataire, peur de devoir parler face à un parfait inconnu. Et heureusement pour toi, il est seul dans l'appartement, seul dans sa chambre, tout comme toi du côté féminin. Il t'invites a t'asseoir, mais tu ne bouges pas, tu restes là dans un coin, dressée sur tes deux jambes, bras croisés sous ta poitrine, ne lâchant pas des yeux la porte derrière laquelle il vient de disparaître. Pourvu qu'il revienne. Il ne disparaît pas bien longtemps, fort heureusement pour vous, les enfants fusionnels, et te tends un petit paquet de mouchoirs que tu attrapes. « Merci. » Que tu lances d'une petite voix. Il lance alors une petite pique sur ta taille, il est vrai que tu fais véritablement miniature avec ton mètre soixante, quand en face ta moitié avoisine le mètre quatre-vingt dix. Il te fais signe de t'asseoir une fois lui-même installé, et tu t'approches lentement, ne pouvant encore vraiment y croire. T'asseyant dans le coin de celui-ci, comme tu l'as toujours fais, te tenir reclus, à l'écart. Et les mots tombent, avec violence, elle a aussi dit a ton jumeau que tu n'étais plus, et au fond, c'est ce que tu ressentais. Tortillant tes doigts entre eux, tu baisses ton regard sur celles-ci, mordillant ta lèvre inférieure. « Pardonne-moi, Joar... »

Mais pourquoi diable t'excuses-tu ? Pourquoi diable cette marâtre vous a-t-elle fait vivre un véritable enfer ? Des réponses qui ne trouveront certainement jamais de réponses. Tu relèves ton regard acier sur lui, tu l'admires, tes yeux brillent d'émotions toutes plus mélangées les unes que les autres. Il est là. Finalement, tu t'approches, doucement, précautionneusement comme si il n'était que le fruit de ton imagination. « Maman est rentrée en me disant que tu étais mort... » Et lentement, tu portes une main sur sa joue, ton pouce flattant celle-ci dans toute la douceur infime qui t'animes. « Je... J'étais inconsolable... » Tes traits sont tiraillés, tu n'en reviens pas, les souvenirs sont cruels, et la réalité inimaginable. « Et tu n'étais pas là. Tu n'étais plus là. Et aujourd'hui tu... » Une larme roule sur ta joue enfantine, tu l'attire finalement, déposant un baiser sur son front, tendre bénédiction, avant de coller le tien au sien. « Comment ? Où étais-tu passé ? » Il est ton monde entier, et tu redresses déjà ton faciès pour l'admirer, tu ne le lâcheras plus jamais, puisque ta main glisse dans la sienne, afin de te rassurer. Pour être sûre que tu ne sera plus séparée de l'autre moitié de ton âme. « Elle m'assurait que tu étais mort, et pourtant chaque soir... Chaque soir j'espérais que tu passes le pas de la porte. J'ai même pris tes vêtements pour avoir ton odeur, pour t'avoir quelque part avec moi... » Mais tu ne dis rien sur ta vie, non, tu ne veux pas lui briser le coeur, tu es tout l'inverse du royaume dans lequel vous êtes nés.
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Freya Jensen
Lun 12 Avr - 3:05
I have nothing left. And all I feel is this cruel wanting.
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Elle ne cesse de s'excuser. Comme j'ai pu le faire depuis le début. Et je commence à croire que chacun de nous a finalement pris la culpabilité sur la fausse disparition de l'autre. Et j'ai du mal à croire qu'une mère peut faire autant de mal à ses enfants. Et toutes les horreurs qu'on a pu entendre sur notre père alors qu'il n'était en rien le portrait décrit. Certes, il a un caractère probablement aussi explosif que le mien mais je n'ai jamais eu la moindre difficulté avec lui. Et je suis sûr que si Freya était venu avec moi ce jour-là, elle aurait été bien mieux... J'en suis persuadé.
Elle est assise assez loin sur le canapé et je tourne finalement la tête vers elle quand, petit à petit, elle semble se rapprocher. J'ai l'impression qu'elle me prend encore pour une hallucination, prête à s'envoler à la seconde où elle aura un contact de plus avec moi. Et je suis attristé de voir toutes les répercutions négatives de notre mère sur elle.
Elle me confirme donc ce que je pensais. Elle a fait croire à sa mort comme à la mienne. Je regarde sa main glisser sur ma joue pour finalement fermer les yeux durant quelques secondes. Juste pour apprécier le contact. La vérité, c'est qu'elle m'a manqué. Enormément. Il ne s'est pas passé une journée sans qu'elle ne traverse mon esprit et que je ne me demande comment elle serait à l'instant T.
Et maintenant que je le vois, je ne sais pas si je suis heureux ou non. Freya est devenu une jolie jeune femme. Je ne dirais jamais le contraire. Mais elle a l'air... brisée. J'ouvre finalement les yeux. Inconsolable. Oui, c'est le mot juste et ce que j'ai pu aussi ressentir.

- Pleure pas, s'il te plait.

Je ne bronche pas à la marque d'affection qu'elle me donne. Parce que tout ça m'a manqué. Nos discussions tardives sur ce que j'ai pu faire, les après-midi à lui apprendre les dernières choses que je pouvais bien apprendre à l'école. Même les heures à ne rien faire et à lire chacun de notre côté, avec juste une jambe sur l'autre. Des habitudes qui avaient été finalement réduites à néants.

- Elle m'a emmené chez notre père... Elle a dit qu'elle revenait me chercher une heure après.. Mais...

Autant dire que ça n'a pas été le cas par la suite. Au bout de trois heures d'attente, notre père avait fini par m'y remmener. Sans succès puisqu'elle avait refusé d'ouvrir. Il n'avait eu d'autres choix que de me garder, finalement. Une chance qu'il n'est pas été comme elle, finalement. Parce qu'avant que notre père ne se rend finalement compte que jamais je ne serais de retour chez ma mère, il avait tenté de parlé. Jusqu'à ce qu'elle n'annonce la disparition de Freya et que je ne cesse définitivement de vouloir la voir.

Le soir même, il a essayé de me ramener mais elle a refusé d'ouvrir. J'ai essayé d'appelé par la suite quelques jours puis semaines après et.. et elle lui a dit que tu étais parti.

Même pas à moi, finalement. Mais bien lui. Je repose les yeux sur son visage. Je me rends compte que ma vie a été plutôt correcte finalement. Je ne sais pas vraiment comment lui expliquer. Surtout que je ne veux pas me venter. Je pince mes lèvres et fini par m'enfoncer dans le dos du canapé, tirant légèrement la main de la blonde pour qu'elle se rapproche.

- J'aurais du demander plus ou tenter de te trouver. Mais je savais pas. Et après je me suis retrouvé tout seul avec notre père et je savais pas quoi faire du tout.

Je me sentais complétement seul. Et je crois que j'aurai préféré vraiment mourir à sa place. Parce que ça a été comme si on m'arrachait une partie de moi-même. Littéralement. Je baisse les yeux sur son visage, caressant le dos de sa main de mon pouce.

- C'est lui qui t'a retrouvé, tu sais ? Il n'est pas une mauvaise personne. Il n'est rien de ce que décrit notre mère. Rien du tout. J'aurai aimé que tu viennes avec moi là-bas... Parce qu'il t'aurait pas mis de côté, il t'aurait pas fait sentir comme elle l'a fait..

Je suis persuadé que Freya aurait été bien plus heureuse avec moi et Henrik. Je n'ai pas besoin de savoir comment ça se passait à la maison avec notre mère pour que j'en sois complétement persuadé. Je pousse un soupire et murmure.

- Tu m'as manqué. E-Et je peux voir que ça à pas été facile... Qu'est ce qui s'est passé ensuite ? Pour toi ? Je comprends pas pourquoi elle m'a emmené le voir au départ.

Parce que si je posais sans cesse des questions, elle ne répondait pas en temps normal. Alors, je ne sais pas vraiment pourquoi soudainement elle a changé d'avis. Je ne sais pas si elle a peut-être vu mes pouvoirs se déclencher plus tôt que prévu ? Et qu'elle ne me l'ait pas dit ? De ce que j'entendais d'elle, c'était toujours moi avant Freya. Pour que je finisse ensuite par me faire évincer. Et j'ai peur de savoir ce qui a bien pu se passer pour elle. Je viens finalement sourire un peu.

- Tu es devenu encore plus jolie. Tu n'as pas beaucoup changé physiquement.

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Joar Jensen
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Joar Jensen
Lun 12 Avr - 11:48
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Il n'a pas perdu ce réflexe lorsque tu glisses tes mains sur ses joues, fermant les yeux pour simplement apprécier le contact échangé. Tout comme toi lorsqu'il t'étreint, lorsqu'il effleure du bout de ses doigts ton visage enfantin. Il t'as tant manqué. Mais ne pleure pas Freya, il n'aime pas voir ces larmes déformant les traits délicats de ton faciès. Mais tu rattrapes le temps perdu, tu embrasses son front, tu rapproches vos visages, comme pour t'assurer qu'il ne peut plus disparaître à nouveau. De simples gestes, de simples après-midis passés à faire tout et n'importe quoi du moment qu'un contact était présent, une simple jambe, vos épaules réunies l'une contre l'autre. Ce que tu adorais par dessus tout, c'était de poser l'arrière de ta tête sur ses jambes ou contre son torse, et l'écouter raconter ses journées ses aventures, ou tout simplement lire un livre à haute voix. Bercée par le son de sa voix tu finissais bien souvent par t'endormir là, entourée de son aura protectrice. Mais les mots qu'il prononce te fond perdre pied, comme si la cruelle réalité n'était rien d'autre qu'un épais brouillard aveuglant. Elle l'a emmené chez cet homme, cet abomination dont tu portes toi aussi les gênes, petite fée. Si tu as vécu sous les affres de la violence, lui n'a pas dû être plus gâté, une raison qui te pousses à ne pas lui parler des horreurs qui hantent tes nuits. Elle l'y a déposé de plein gré, lui promettant de revenir, et toi l'empathique tu ressens sa douleur venue d'outre tombe, ton coeur se serre et étouffe lentement. Il avait tout fait pour revenir, et tu l'écoute avec attention, tu retrouves ton âme d'enfant, tu adores l'écouter des heures durant. Joar est ton héros. Et cette aventure, tu ne l'oublieras jamais, tu vas l'imprimer dans ton esprit pour que jamais tu n'oublies, pour qu'il puisse apaiser sa peine. Tu as appris a tes dépends a faire avec la tienne.

Lorsqu'il te parles d'appels, tu fronces les sourcils, tu n'as jamais entendu le téléphone sonner pourtant. Et tout prend son sens, il suffisait d'un appareil privé d'électricité pour que le contact ne se fasse. Les semaines ont passées, et de ton côté tu étais persuadée que plus jamais tu reverrais son visage. Et de son côté, tu n'étais plus non plus, tout comme pour le reste du monde. Tu n'as jamais existée. Existée que pour les morts, que pour le silence, que pour la solitude. Tu ne l'a pas lâché des yeux, plus sérieuse que jamais, tes sourcils prenant un légère accent circonflexe par compassion, par l'empathie avec laquelle tu vis. Tu souris avec douceur lorsque vos prunelles céruléennes se rencontrent, tes doigts se resserrant naturellement autour de sa main. Des mots qui n'ont pas besoin d'être prononcés -je suis là- pour le rassurer, toi la douceur incarnée. Mais tu le connait mieux que personne, et ce léger pincement de lèvres te laisses présumer qu'il est mal à l'aise, qu'il cache quelque chose aussi. Il s'enfonce contre le dossier du canapé, et tu le suis lorsqu'il t'attires, prenant soin de retirer les chaussures à tes pieds  pour replier tes jambes contre ton buste. Recroquevillée là, tout près de lui, une situation à laquelle tu t'étais tristement préparée a ne jamais revivre. Il partage ses regrets, ceux de ne pas avoir essayé de faire plus pour te trouver, plus pour garder l'espoir de revoir ton visage. Mais il ne savait pas quoi faire, et de ton côté, tu étais prisonnière. Mais ce n'est pas tout, tu soupires légèrement à la douce caresse de la pulpe de son pouce sur ta main, quelle agréable sensation que de se sentir à nouveau vivante. Tu redresses ton visage pour rencontrer le sien lorsqu'il avoue que c'est votre paternel qui t'as retrouvé. Vous étiez loin de la vérité, loin du mauvais garçon des récits du passé qui aujourd'hui sonnent faux à vos ouïes. A leurs côtés, tu aurais existé.

Et quatre mots qui réchauffe ton myocarde brisé, tu lui a manqué. Mais tu n'es plus la même, de l'enfant timide et effrayée du monde extérieur, tu es devenue plus renfermée encore, plus solitaire que jamais. Tu es arrivée au stade d'avoir peur de ta propre moitié, de celui qui in-utéro veillé déjà sur toi. Et les questions tombent, comme des coups de poignards dans ton dos, tu te crispes à l'idée de lui répondre. Et toi, que t'est-il arrivé ? Et ton esprit s'égard, parce qu'il n'aimera pas les réponses que toi seule peux lui apporter, il ne les supporteraient pas. Ton regard se perd dans le vide, tes traits s'assombrissent, toi le rayon de soleil d'un seul homme sur Terre. Tirée bien trop vite de tes pensées, il te complimentes soudainement, il te trouvais déjà merveilleuse, et les années t'ont laissée l'être plus encore. Ton physique est le même, toi le poupon éternel, tu souris maladroitement, portant ta main de libre à son visage, replaçant une de ses mèches de cheveux, laissant la pulpe de tes doigts s'attarder sur sa joue avant de déposer un baiser sur sa jumelle. « Tu n'as pas changé non plus, tu es toujours aussi merveilleux. Regardes toi Joar, tu es devenu un homme, un vrai. Le plus beau que j'ai jamais vu. » En même temps, il est le seul que tu as connu, le seul pour qui tu n'as aucuns secrets. Mais il ne te laisseras pas te défiler, alors tu t'armes de la plus grande des tendresses, de ta patience, des forces insoupçonnées que tu caches depuis bien des années. « Je... Joar, je n'ai jamais quitté ma chambre, seulement pour récupérer quelques affaires qui t'appartenaient. » Toi la négligée, vivant prisonnière. Vous les jumeaux bafoués, faites face aujourd'hui à l'incompréhension la plus totale. Aujourd'hui, vous vous redécouvrez dans des corps de futurs adultes, d'une famille brisée, d'un silence qui se transforme en brouhaha.

« Les premiers jours, je les passaient à pleurer. Et maman elle n'avait de cesse de me hurler dessus. » Triste constat, étant obligée de ravaler ta peine. « Après les funérailles, elle est rentrée plus remontée que jamais et m'a fait comprendre que j'étais la cause de ta mort. "Il a payé de sa vie ta venue au monde" qu'elle n'arrêtait pas de dire. » L'émotion est palpable entre tes lippes, parce que tu as fini par culpabiliser, par croire l'odieux brouillard dans lequel elle t'as confinée. « Après quelques semaines... Je... » Tu ne saurais le prononcer. Et dans pareils moments, les preuves valent mieux qu'un milliers de mots, tu lui tourne le dos en retirant ton gilet que tu plies avec soin sur l'accoudoir, glissant tes mains sur le dos de ton haut pour le redresser, laissant apparaître là des cicatrices sur ta dorsale. Des stigmates que tu portes sans broncher, qui font aujourd'hui partie de ta triste histoire, toi l'enfant cachée. « Au début, ce n'était que des gifles, et petit à petit... Même une chaise brisée faisait office de bâton pour ça. » Mais il ne semble pas apprécier de voir ce secret percé au grand jour. Tu caches les abominations des coups sous tes vêtements dans des tons toujours aussi sombres, et suis ses pas qui ne cessent d'aller et venir. « Chaque jours, religieusement, elle ne c'est jamais arrêtée. Jusqu'à il y a un mois, elle c'est à nouveau mise a hurler et sous la surprise... » Sous la surprise quoi, Freya ? « Elle m'a qualifiée d'abomination, elle m'a abandonnée devant le portail d'Alfea. » Tu tends la main, et d'un simple geste referme la porte de sa chambre dans un claquement singulier. « Sous la surprise, j'ai envoyé une chaise voler à travers la pièce... » Tu te caches derrière tes genoux. « Je comprendrais que toi aussi tu me trouve affreuse... » Elle a réussi son coup, votre marâtre, te persuadant que tu ne mérites rien de tout cela. Mais tu te redresses, et lui fait cesser de bouger ainsi, attrapant ses deux mains dans les tiennes. « Ce n'est rien Joar... Ce n'est rien. » Tu lui souris doucement, l'attirant pour déposer ton oreille contre son coeur, te blottir contre lui. « Tu es là, et rien d'autre n'est important. » Appuyant ton menton sur son torse, tu l'admires, comme tu l'as toujours fait. « Je t'aime, et quand mes cauchemars m'empêchaient de dormir, je n'arrêtais pas de le chuchoter dans l'espoir que, où que tu sois, tu l'entendes. » Et les démons qui hantent tes nuits, il ne pourra jamais les imaginer, pas sans les vivre une fois à tes côtés.
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Freya Jensen
Lun 12 Avr - 21:03
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Elle ne parle pas beaucoup, ne réponds pas. Et dans son silence, j’ai peur de lire ses réponses. J’ai peur de savoir ce qui a bien pu se passer. Si c’était si normal. Si c’était l’ignorance habituelle, elle me l’aurait dit probablement. Parce que ça ne me choquerait pas. Je renchéris finalement sur elle. Parce qu’en six ans, elle a changé sur certaine chose. Même si son physique reste sensiblement le même. Freya a toujours eu une apparence angélique. Et ce n’est pas pour rien que je l’affuble de bien des surnoms en rapport avec ça. De toute façon, air angélique ou non, Freya restera toujours cette petite part de pureté que je ne trouve pas ou plus chez moi. Je suis des yeux sa main jusqu’à ce qu’elle disparaisse pour remettre ma tignasse en place. C’est vrai que je devrais probablement faire quelques choses avec ceux-ci mais…la flemme ? Je souris finalement aux compliments qu’elle me donne, agitant lentement la tête.

- N’exagérons pas.

Mais ça me fait plaisir quand même. Je ne peux pas dire le contraire. Je ne renchéris pas tant parce que j’aimerai avoir les réponses aux questions que je me pose, que je lui pose. Qu’est ce qui a bien pu se passer entre temps. Et au vu des pincettes, j’ai bien peur que les réponses ne me plaisent pas. Elle n’a pas quitté sa chambre sauf pour piquer mes vêtements. Ce qui ne me choque pas vraiment. J’aurai probablement fait la même chose si j’avais eu la possibilité. Ce qui n’est pas le cas dans l’immédiat. Ma main glisse finalement sur son bras, dans une caresse que j’espère réconfortante. Et je fronce lentement les sourcils. Elle lui a fait croire, un peu plus chaque jour, que c’était sa faute. Mais il n’en ait rien. C’est elle qui m’a évincé sans plus de scrupule. Et je me demande vraiment pourquoi soudainement.

- C’est faux. C’est elle qui m’a fait partir, pas toi. Tu n’as jamais rien fait de mal.

Et j’ignorais aussi qu’elle avait été jusqu’à faire de fausse funérailles. Comment elle a fait, d’ailleurs ? Sans corps ? J’ai encore trop de question et il va falloir que je lui demande. Mais la dernière altercation avec notre mère s’est avérée relativement… complexe. Alors, je ne sais même pas comment est-ce que ça va se passer si je viens à retourner la voir. Mais elle bouge et je la regarde faire en silence. Je n’aime pas ce qu’elle fait. Parce que dès le premier tissu enlevé, je me doute plus que rapidement de quoi elle veut me parler, ce qu’elle veut aussi me montrer.
Je repose les yeux sur son dos quand elle remonte son t-shirt et mon regard se balade sur chacune des cicatrices que je peux voir, certaines plus récentes que d’autres au vu de l’état dans lesquelles elles sont. Et la boule qui se créer dans ma gorge se fait de plus en plus imposante. La culpabilisé grimpe aussi en flèche et je ne sais pas comment réagir, finalement. Je ferme les yeux quelques secondes, glissant le dos de ma main sur ma joue pour essuyer rapidement l’humidité qui s’en échappe. Je recule du canapé pour me lever et instauré un peu de distance. Pas forcément avec elle. Parce qu’elle n’a rien fait que subir. Si j’avais été là, j’aurai pu tout éviter et rien de ce qu’elle n’a subie ne serait imposé à l’encre indélébile sur sa peau.

- Je suis désolé. Si je n’avais pas suivi, t’auras pas eu ça, je l’aurais empêché de faire ça. Pourquoi elle a fait ça…

Elle continue à s’expliquer et je ne comprends pas comment un parent peut faire ça. Je ne comprenais déjà pas pourquoi Freya devait rester de côté, pourquoi j’avais tous les droits et pas elle. Mais là, Je suis encore plus dans l’incompréhension. Pourquoi lui faire du mal ? L’ignorance ne suffisait pas alors. Et elle a finalement été lâchement lâchée comme j’ai pu l’être dans un sens.

- J’aurai dû être là pour te protéger.

J’entends la porte se fermer et je remarque finalement la main de Freya. J’avoue que je me demandais ce qu’elle pouvait bien faire pour être ici. Autant dire que j’ai ma réponse. Télékinésie alors. Ce qui peut être utile, je ne peux pas dire le contraire, finalement. Mais je ne la trouve pas affreuse, loin de là. A force d’aller et venir, je creuserais presque le sol. Si je m’écoutais, je serais en train d’hurler mes poumons mais je ne veux pas l’effrayer ou lui faire penser que c’est de sa faute. Parce que ce n’est clairement pas le cas. Et même si elle a vu mes nombreuses crises de colères plus jeunes, elle s’avère un peu plus violentes avec l’âge.

- Pourquoi je te trouverais affreuse, Princesse ? Tu n’as rien d’affreux, pense pas ça.

Elle m’arrête dans mon élan et je cesse mes allers et retours. La colère sourde que je peux ressentir ne s’éteint pas pour autant et je ne cesse de serrer et desserrer ma mâchoire au point de m’en faire mal. Je ne vais pas pouvoir rester les bras croisés. Il faut que j’en parle à papa ou que j’aille voir notre mère. Je ne peux pas laisser ça comme ça. Ce n’est pas bien, pas correct. Elle essaye de me convaincre que ce n’est rien mais ça ne fait que m’énerver.

- Non, c’est pas rien Freya. C’est pas rien ! E-Elle a déjà pourrie ta vie alors que tu n’as jamais rien fait pour ça. Et la seconde où elle se débarrasse de moi, elle te bat ? Non, c’est pas rien ! Elle… Freya, c’est pas rien et tu ne mérites pas ça…

Je relâche ma respiration après avoir tout déblatéré sans reprendre finalement ma respiration. Je déteste le fait qu’elle se pense responsable mais qu’en plus, qu’elle pense qu’elle mérite chacun des coups et chacune des remontrances. Elle mérite tout ce qu’il y a de positif, Freya. Plus que n’importe qui, finalement. Je pousse un soupir, glissant les bras autour d’elle quand elle revient se blottir. Je viens finalement embrasser le sommet de son crâne, murmurant encore des excuses.

- Ton bien-être est important… On est au même niveau, je suis pas plus important que toi… Même si elle t’a fait croire le contraire.

Parce que moi, je vais bien. Ce n’est pas forcément la joie tous les jours mais je n’ai rien subit d’aussi négatif qu’elle. Mon estime de moi n’a pas été entachée, mon corps non plus.  En réalité, j’ai toujours bien vécu. Et c’est aussi ce qui me fait outrageusement culpabiliser. Parce que j’aurai du la protéger. J’ai toujours promis de le faire et ça n’a, clairement, pas été le cas durant les dernières années.

- Je t’aime aussi… Et je suis là. Je te laisse plus.

Et c’est une promesse que je peux faire. Parce que maintenant que je suis là, maintenant que je la vois. Il est hors de question que je ne la laisse finalement s’en aller comme ça. Je devine aussi que les difficultés qu’elle avait plus jeune sans toujours présentes. Ce qui est logique, soit dit en passant. Je frotte son dos avec douceur et baisse les yeux sur son visage.

- C’est plutôt cool ce que tu sais faire. Tu veux que je te montre moi ? C’est encore approximatif parce que j’y arrive pas tant que ça.

Je manque d’entraînement et je n’ai pas eu tellement de cours pour l’instant. Je détache finalement mes bras. Contrairement à elle, mon pouvoir sert plutôt d’offensif qu’autre chose. Me faire passé pour quelqu’un d’autres, ça peut être utile. Je suppose. Je ferme les yeux pour me concentrer et petit à petit, au bout d’un bon trois voire quatre minutes, je perds une trentaine de centimètre et copie finalement son physique. A un gros hic près. Mes fringues ne suivent pas et deviennent trop grands. Je suis obligé de tenir mon jean tout en ricanant.

- Ça fait bizarre de voir le monde à ta hauteur. Oh j’ai ta voix aussi.

Je souris doucement, me balançant finalement d’avant en arrière sur mes pieds. Ca faisait longtemps que je n’avais pas été si petit. Des années, de toute évidence. Et puis, jamais été dans le corps d’une fille. Enfin si.. mais pas comme ça. Ok, c’est chelou dit comme ça. Je repose les yeux sur Freya et ajoute.

- Il parait que je peux imiter les objets et les animaux aussi mais j’ai pas essayé encore.
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Lun 12 Avr - 23:50
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N'exagères pas Freya, pourtant, tu ne doutes pas de tes paroles, il est ton monde tout entier. Joar est la plus belle personne que tu connaisses, qu'importe les facettes de sa personnalité. Mais la réalité de ton quotidien en son absence est dure, pour toi, pour lui, pour vous. Et ton empathie te fais ressentir son mal être, sa propre culpabilité, sa colère, toutes ces émotions que tu ne saurais exprimer. Tu te penses coupable de cette supercherie, de sa mort durant ces dernières années parce que l'endoctrinement a eu raison de toi. Tu n'as jamais rien fais de mal. Enfant du secret, tu n'as jamais été comme les habitants d'Erakylon, jamais comme les fables que tu as bien pu lire sur le royaume dont vous êtes natifs. Les brutes épaisses, et les combats ne sont pas pour toi. Mais tu lui montre, parce que la vision aura raison des myriades de paroles prononcées, parce que les marques dans ton dos seront plus évocatrices qu'un conte tout entier. Et tu perçois cette larme s'échapper de son oeil, ta gorge se noue, c'est d'une voix tremblante que tu murmures. « Joar, ne pleure pas... » Non, tu ne veux pas lui faire de peine, il ne mérite pas cela, il est ton rayon de soleil, il représente à lui seul l'humanité qui t'as été bafouée. Et les questionnements tombent, pourquoi ? Les regrets avec, il n'aurait pas dû t'abandonner, il aurait dû tenir tête. Mais vous n'étiez que des gosses. Et pourtant, tu reconnais dans sa phrase le simple fait qu'il culpabilise autant que toi, pour ta sécurité, pour que ton corps soit celui digne de toi, de tout ce que tu représentes pour lui.

Et ses aller et venues ne te facilite pas la tâche, l'empathique. Tu le stoppe dans sa gestuelle, il t'assures aussi que tu n'as rien de cette créature hideuse que votre mère a dépeint de toi. Tu n'es rien d'autre qu'une âme en peine, privée d'une vie digne de ce nom, victime de ta propre naissance. Ce n'est rien. Les habitudes de toute une vie sont là, pour toi tout est naturel, tout est familier, tu n'es rien. Pourtant, quand il hausse le ton, tu ne bouges pas, tu te crispe, paniquée. Il ne t'engueule pas, il ne t'en veux pas, mais ton corps réagit, tel un automatisme de défense, prêt à recevoir la pluie de coups. Qui ne viendra jamais. Parce que votre bourreau vous a abandonnés, lui il y a des années, et toi il y a tout juste un mois. Il est difficile pour ta moitié d'apprendre les atrocités par lesquelles tu es passées, il lui est difficile de voir quelqu'un s'en prendre à toi. Il est difficile de voir son propre reflet bafoué. Plus que ton histoire. Vous êtes liés, depuis bien plus longtemps que ce premier Janvier deux mille quatre. Mais il s'excuse, pourtant il n'es pas fautif, il n'a rien fait que d'obéir, que de vivre tel que Olena vous l'a imposé, lui dans la lumière, toi dans les ténèbres. Vous êtes égaux, quoi qu'elle ai pu te dire, quoi qu'elle ait pu te faire avaler, qu'importe le refrain imposé, tu es importante, pour quelqu'un, pour lui. « Ce n'est pas grave, Joar. » Tu relativises, tu n'as pas d'autres choix, tu n'as connu que ça, la négligée. « Ton bien être me suffit. » C'est aussi ça, la force d'une fratrie gémellaire, l'un se porte bien, l'autre aussi. L'union fait votre force. Et tu l'aimes, il t'aime, l'amour n'est-il pas plus fort que tout ? Dans votre cas, évidemment. Et une promesse timide, il ne t'abandonneras plus, jamais.

Du moment que ce brouillard épais sur sa mort ne l'a pas privé de sa liberté, du moment qu'il a pu courir, rire, vivre, tu n'as que faire du monde entier. Tu l'as si souvent imaginé être heureux, là au milieu du paysage enneigé, se roulant dans la poudreuse, rentrant trempé pour te faire découvrir ce qu'est le froid hivernal d'Erakylon. Tu l'a imaginé studieux, bagarreur, farceur, tu l'as imaginé pendant des heures et des heures, tu as espéré que tout cela soit vrai, et que le soir venu, il te raconte une nouvelle aventure. Alors que terrifiée du monde extérieur, ta prison -bien que cruelle- était ton réconfort, le monde extérieur t'effraie. Le monde extérieur n'est pas fait pour toi. Ils te tuerais si tu passais le pas de la porte d'entrée. Ils te tuerais si tu te faisais voir à travers les fenêtres de votre maison. Ils te tuerais si tu est trop bruyante. Mais le silence ne peut régner lorsque vous êtes ensemble, et il revient sur la petite démonstration que tu as faite plus tôt. Il est impressionné, et cela te touches, toi qui n'a jamais vécu qu'a travers ses yeux, qu'a travers ces mots. Mais tu n'es pas la seule a avoir semble-t-il hérité de pouvoirs, car il te propose alors de montrer, bien que son contrôle soit approximatif. Il se recule, et tu noues tes bras sous ta poitrine, ne lâchant pas son visage des yeux. Ses traits changent, sa taille elle aussi, tout se modifie et ta sourcils se haussent d'un naturel déconcertant. Il se dévoile là, devant toi, dans une copie conforme de ton propre être, et tu ris nerveusement, t'es éblouie par sa capacité. Ses vêtements sont si grands pour lui, et tu te penches pour t'assurer que même les tâches de rousseurs que tu caches sont bien là. Il découvre le monde à ta hauteur, et... Et tu recules en entendant ta propre voix. « Ca c'est bizarre Joar ! » Dis-tu malicieuse.

Il peut aussi imiter objets et animaux, et tu souris à cela, tu retrouves ce feu d'artifice que lui seul anime dans ton regard, tapotant tes mains entre elles et sautillant sur place. « Ooooh, c'est merveilleux ! » Tu t'approches et poke alors sa joue, en grimaçant légèrement. « Par contre... Avoir une conversation avec soi-même, je préfère éviter tu sais. » Tu n'as même pas le temps de terminer ta phrase qu'il reprend sa forme originelle, pour ton plus grand plaisir, parce que tu lui saute au cou, tes pieds quittant le sol. « Je te préfères comme ça, sans aucun doute ! » Bien évidemment, il est ta fierté. Mais tu as tant de questions a lui poser, tu veux à nouveau écouter ses récits, te laisser bercer par sa voix, par sa présence. Tu retrouves le sol de ton plein gré, te tournes pour attraper un des livres que tu as emprunté à la bibliothèque plus tôt et l'ouvre tout en cherchant la page que tu souhaites lui montrer. « Tu sais, j'ai lu quelque part qu'il était possible de faire des rituels avec des jumeaux. Je pensais en être privée mais si un jour on me le demande, tu voudras bien m'aider !? » Tout ce qui te passionnes en dehors de Joar se trouve sur des écrits, tu n'as pas changée, et t'es pas au bout de tes surprises, parce qu'il fera tout pour. Tu lui montre alors la page en question, dos à lui, sentant son visage penché au dessus du tien. « Regarde, je ne comprends pas encore a quoi il sert, mais... Il m'attire ! » Malicieuse indécrottable. Tu relèves ton faciès, et lui souris de toutes tes dents. « Tu veux bien me raconter tout ce que tu as vu et vécu ces six dernières années ? Je veux tout savoir Joar. Ca m'a tant manqué... » Il n'a pas idée, bien que si. Vos habitudes ont la vie dure.
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Mar 13 Avr - 3:59
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Je ne peux m'empêcher de ricaner quand elle avoue que c'est bizarre. Je suis d'accord. Si c'est déjà bizarre de mon côté, j'imagine que se retrouver en face de soi-même doit l'être tout autant. Elle se penche même pour regarder les détails et j'en déduis donc que j'ai fais du bon travail. Mais ça ne dure pas bien longtemps. Je ne suis pas encore assez entraîné pour le faire sur une longue période. Je ne sais d'ailleurs pas vraiment combien de temps tout ça va durer.
Et elle m'avoue assez facilement que parler à soi-même reste quelques choses de dérangeant. Ce que je peux comprendre. Je reprends ma forme à peine sa phrase terminée.

- On s'habitue après un moment.

J'éclate de rire quand elle me saute au coup et je peux me permettre de lâcher mon jean qui tient bien sur mes hanches, pas comme il y a encore quelques minutes. Je glisse mes mains bras autour d'elle pour la porter sans difficulté. Un vrai poids plume. Elle me préfère comme ça et je peux comprendre. Vu que ca reste ma vraie tête. Ce n'est pas comme si elle allait me dire qu'elle préférerait que j'ai un autre physique.

- Me voilà rassuré. Ca m'évitera de me rouler en boule sous mon lit, ce soir.

Je lui adresse un clin d'œil et la laisse finalement rejoindre à nouveau le sol. Et comme s'il n'y avait pas eu six ans d'attente entre nous, six ans de difficulté tant d'un côté que de l'autre, Freya semble retrouver sa joie de vivre. Et ça me fait plaisir de la voir ainsi plutôt que recroquevillé sur elle-même. Elle attrape déjà un livre, livre que je ne remarque que maintenant d'ailleurs, mais ça ne m'étonne pas plus que ça, finalement. Mais des rituels avec des jumeaux ? J'avoue que ça ne me dit rien. En revanche, est-ce que ça m'intéresse et ça m'intrigue ? Bien sûr que oui. J'ai plus qu'envie de voir à quoi tout ça ressemble et surtout à quoi est-ce que ça sert. Je viens m'installer sur le canapé, me penchant un peu au dessus de son épaule pour regarder la page qu'elle me montre.

- Des rituels pour faire quoi ? Bien sûr, je veux bien t'aider. Bon, je suis nul. Donc, ça va être à ton tour de m'apprendre des choses.

Je vois bien qu'elle n'a pas changé. Qu'elle est sûrement constamment plongé dans les livres. De toute façon, elle est bien plus intelligente que moi. Point de vu connaissance, surtout. Moi, c'est un peu moins le cas maintenant. Parce que peu de chose m'intéresse réellement même si j'essaye de faire des efforts. J'essaye. Je n'y arrive pas toujours, autant l'avouer. Mais elle ne comprends pas à quoi sert le rituel. Ce qui n'est pas si grave, finalement. On apprendra à deux, finalement. Elle me sourit et je ne peux m'empêcher de sourire en retour. Un franc sourire qu'elle est probablement la seule à voir.
Et je vois bien qu'elle attend que je parle. Dans mes éternels monologues face à une petite blonde avec des étoiles pleins les yeux. Et là, à côté de moi, c'est cette même petite fille que j'ai l'impression de voir.

- Oh, ça risque d'être long. Attend, j'ai faim.

Je bouge du canapé pour aller fouiller dans la cuisine. Vu l'heure qu'il est, autant dire que ce ne sera rien de salé. Juste des trucs à grignoter. Comme des gâteaux, au final. C'est ce que je récupère dans les placards avant de revenir m'installer sur le canapé. Je m'installe en tailleurs malgré mes grandes jambes et lui tend le paquet.

- Mange. Si tu as faim.

Enfin, je ne suis même pas sûr qu'elle le ferait même si elle avait faim. De trop mauvaises habitudes qu'il va falloir que je modifie un peu. Je grignote donc un peu. Quand j'étais plus jeune, j'embellissais pas mal de chose. Mais au fond, je me doute qu'elle le savait. Freya n'est pas bête, loin de là. Mais je ne sais pas par quoi commencer en réalité.

- Hm, d'accord. Tu sais, on tient nos pouvoirs de notre père. Il parle aux animaux. Tu sais comme Ariel avec Polochon que tu lisais tout le temps plus jeune ? Je dois dire que c'était relativement surprenant. Il m'a parlé de ses pouvoirs avant de me le montrer avec un des chats qu'il y avait dans le quartier. Un chat orangé, un peu à la Garfield.

Je donne des détails, beaucoup. Pour la plupart des personnes, ça ne sert à rien. Pourquoi préciser la couleur d'un animal voir l'animal en question? Mais pour Freya, c'est surtout pour imaginer, il me semble. Je suppose que plus il y a de détail, mieux.

- Tu sais, notre père. Il s'appelle Hendrik. C'est quelqu'un de bien. Rien à voir avec notre mère. Bon, il a un caractère similaire au mien mais.. Il est grand, brun, avec des yeux bleues. Il m'a montré comment il parlait avec les animaux. Un soir, j'entendais gratter derrière mon lit.

Je repose les yeux sur elle. Je n'ai rien d'intéressant, en toute honnêteté. Ma vie a été relativement banale. Enfin, une vie banale mais excitante pour Freya quand on voit sa propre vie.

- Je lui ai demandé de venir voir et il a trouvé une souris qui grattait contre le bois parce que j'avais bloqué sa sortie avec mon lit. Je le regardais lui parler et c'était hyper chelou de voir un homme parler à une souris..

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Mar 13 Avr - 11:10
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Il t'assures là que l'ont prend rapidement l'habitude de parler à soi-même en compagnie d'un métamorphe. Tu te permets d'en douter, un instant déjà. Tu te permets aussi de hausser les sourcils tout en secouant ton faciès. « C'est une chose de se parler seule, Joar. » Il faut dire que ces dix-sept dernières années, c'est ce que tu as fais. Passer tes journées isolée, plus seule que jamais, dans un silence de cathédrale te déstabilisée plus qu'autre chose. Alors oui, à la fin tu as fini par lire tes livres à haute voix, dans de simple murmure, comme si tu raconter une douce histoire a un enfant sur le point de s'endormir. « S'en est une autre de parler à son sosie. » Ponctues-tu d'un clin d'oeil complice. Parce que tu en a besoin. Et diable que cela t'avais manqué, de lui sauter au cou, de sentir ses bras se refermer sur toi pour te retenir, pour te protéger. Une étreinte pour te faire vivre. Et ce rire ! Doux sonate à ton ouïe, tu aimes partager cette éclat de vitalité avec lui, parce qu'il mérite toutes les lumières des nuits étoilées, tout les trésors que ce monde a à offrir. Tu le préfère ainsi, en étant lui, en étant l'homme que tu aimeras toujours plus que ta propre existence. Et il se permet même une petite vanne, cela lui évitera de se rouler en boule sous son lit la nuit prochaine, suivit de près par un clin d'oeil tout aussi complice. « Je serai là pour consoler tes chagrins tu sais ? » Parce que tu veux être présente pour lui, autant qu'il l'a était pour toi. Mais tu te sens plus à l'aise, il est là l'astre de tes nuits, la porte est fermée, est vous êtes dans une chambre, seuls. Tout ce que tu as toujours connu, de quoi te faire gagner un peu de confiance en toi, ou plutôt, confiance en vous. Inséparables, c'est le mot qui vous défini, les jumeaux Jensen.

Et toi l'éternelle érudit, tu attrapes l'un des livres que tu te balades, feuilletant les pages avec assurance, parce que c'est là ton monde à toi. Tu n'as jamais eu de cesse d'apprendre, tu n'en a jamais perdu l'envie, la joie de lire lignes après lignes des informations qui ne quitteront plus jamais ton esprit. Dans les cours qui te sont assignés, tu as choisi les rituels, et beaucoup sont possible en présence de jumeaux. Tu n'as eu de cesse de t'imaginer les réaliser avec lui, bien qu'il y ai encore une heure tu ne pensais pas cela possible. Plus jamais. Et regarde toi, regardez vous, fait de chair et d'os. Sentir son souffle au dessus de ton épaule, l'avoir là à côté de toi, tu n'es pas bien sûre de réaliser encore, mais tu comptes bien profiter de chaque moment passés ensembles. Des rituels pour faire quoi, au juste ? Et bien il suffit de fouiller un peu plus entre les lignes, et cela reste encore ta spécialité. Et pensais-tu réellement qu'il allait te refuser cela, après tant d'années séparés, il te suivrais jusqu'au bout de tes plus folles idées, et tu le suivrait jusqu'au bout du monde. Malgré ton agoraphobie. Mais réalises-tu aussi que cette fois, se sera ton tour d'être la professeure, et tu ris à cela, malicieusement comme à ton habitude. « Il y en a un qui... Oké c'est bizarre, mais ça nous permet d'être dans le corps de l'un et de l'autre. Ca va être gênant mais... Pourquoi pas ? » Tu tournes ton visage vers le sien pour l'admirer. « C'est un honneur de pouvoir t'apprendre certaines choses Joar ! » Et son sourire, son sourire ! Aussi franc qu'improbable, voilà le secret qu'il te confie. Tu déposes d'ailleurs un baiser sur sa joue, de souvenir tu as toujours été affectueuse, toujours un attention, un geste tendre, montrant ton attachement. Plus particulièrement à Joar qui était présent, qui t'as fais vivre à travers lui. Mais tu veux aussi l'écouter, tu veux entendre ces folles années où toi, ton quotidien c'est obscurcit. Mais ce n'est qu'un détail pour toi, une broutille. Une mauvaise habitude.

D'accord, même si cela risque d'être long, mais une chose importante pour l'estomac sur pattes qu'est ta moitié, il faut le nourrir ! Tu redoutais toujours ces moments là dans la maison de votre enfance, parce que trop souvent Joar bravait les interdits. Préférant manger en ta compagnie que là haut, aux côtés de votre mère, là où était pourtant sa place. Et tu entendrais encore la voix d'Olena hurler au brun de revenir, que tu pouvais manger seule, plus tard. Mauvaise habitude que tu possèdes encore. Tu as tendance a te cacher pour grignoter, même en pleine cafétéria, tu es que trop souvent seule, et tu attends parfois même que personne ne t'observes. Il s'absente pour récupérer de quoi manger, et lorsqu'il revient, s'installant en tailleur a tes côtés, tu regardes le paquet de biscuits qu'il te tends, te proposant de manger si tu en ressens le besoin. Tu secoues frénétiquement ton faciès, il te seras difficile de perdre ce toc, et il est évident que l'ont peu nommer cela ainsi. Ce que tu attends avant tout, c'est de pouvoir l'écouter, attentivement, aujourd'hui plus que jamais sans doute. Il reprend donc la parole, et t'annonces alors que vous tenez vos pouvoirs de lui, tu es bien au courant puisque votre maman t'as traitée d'abomination, tout comme cet homme mystérieux. Il parle aux animaux ? Tes yeux s'illumine, tu adores, t'aimerais tant pouvoir discuter avec ces êtres pleins de mystères. Il te donnes même une référence que tu adorais relire à l'infini plus jeune, la petite sirène. Il trouve cela surprenant, mais toi au fond tu l'envierais presque. Et Joar a même eu la chance de vivre une démonstration, avec un énorme chat rouquemoute semblable à Garfield. Tu hoches la tête, tout sourire. « Surprenant !? Mais Joar, c'est merveilleux ! Je suis sûre et certaine que les animaux ont tant d'histoires a raconter ! Je l'envie ! C'est même mieux que ma télékinésie ! » Tu ris doucement en détournant un peu ton regard, parce que pour toi ce pouvoir n'est rien d'autre qu'une malédiction, faute des mots qui résonnent comme des murmures contre la surface de l'eau.

Mais l'histoire ne finie pas ici, voilà qu'il te dévoiles -enfin- l'identité de cet homme dont vous portez seulement le nom. Hendrik. Tu le répète dans un murmure timide, tu trouves cela fort chantant au fond, tu aimes déjà ce prénom, et tu ne l'oublieras plus jamais. Les informations défilent dans ton esprit, et tu en trouves rapidement la signification, l'intello. Mais rien ne pourra te défaire des paroles de ton jumeau. C'est quelqu'un de bien, loin du tableau dépeint depuis des années déjà. Le brun t'avoue qu'il tient son caractère de ce mystérieux Hendrik dont tu ne connais que le nom et le pouvoir. Et voilà une rapide description physique, grand brun, avec des yeux bleus. Tu t'imagines maintenant Joar un jour père lui aussi, il est le seul homme te servant de repère, et si tu es cette tête blonde innocente, ils sont dignes d'être des habitants d'Erakylon. « Hendrik, tu ne trouves pas que c'est chantant, toi ? Je suis sûre que tu es son portrait craché ! » Dis-tu en souriant lorsqu'il rencontre ton regard avec le sien, puis vint une petite anecdote, la rencontre avec une inoffensive souris coincée dans son propre habitat par la faute d'un des pieds de lit de ton frère. T'avouant très vite que cela est louche, un homme d'une quarantaine d'années parlant à une minuscule souris. Tu ris en le poussant gentiment. « Cesse de dire que c'est étrange tu veux !? C'est merveilleux ! Je suis persuadée que les souris aussi ont bien des choses a nous raconter ! » Tu te tournes alors, faisant voler ta chevelure dorée pour reposer ton dos contre son torse, en réalité, tu es légèrement affalée sur lui, puisque ta tête repose sur son épaule, opposée à toi. L'habitude d'être éternellement l'un au dessus de l'autre, toujours complices et proches au possible. « Elle était prisonnière elle aussi, elle devait avoir peur. Je peux la comprendre tu sais. En fait, tu avais une petite Freya cachée derrière ton pied de lit ! » Tu en ris, parce que tu n'as connu que cela, bien que souvent face à se genre de parole, Joar a cette lueur triste dans son regard. « Tu sais que Hendrik signifie celui qui passe ? Ce sont des hommes capables de donner du baume aux coeurs, et qui sont pour le réussite sans éclipser autrui. Il est comme ça selon toi ? » Tu es la tête pensante de ce duo improbable. « Et vous avez libéré Freya la souris ? Personne ne mérite de vivre prisonnier tu sais. Enfin, si. Moi c'était nécessaire de me cacher, maman m'a dit un jour... » Passes-tu aux aveux ? « Que si on avait connu mon existence, on l'aurait pendu au bout d'une corde, sous mes yeux. Avant de me faire vivre pire châtiment. » Sais-tu que tu vas briser son coeur ? Mais tu n'y est pour rien, tu ne fais que répéter les paroles aussi cruelles soient-elles qu'on t'as récité sans relâche. « Que si je me faisais entendre, on allait me juger pour possession, parce que les jumeaux sont une anomalie, et que la plus faible doit disparaître pour que le plus fort soit... Soit... J'ai plus le mot. » Mais tu souris, tendrement. « Enfin, c'était nécessaire, regardes, tu es le plus merveilleux des hommes. Alors je suis contente de m'être fait oubliée pour que tu réussisse Joar. Je suis fière de toi ! »
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Freya Jensen
Mar 13 Avr - 18:23
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Les habitudes reviennent à une vitesse phénoménale, finalement. C’est un peu comme s’il n’y avait jamais eu de séparation, pas de choses négatives. Juste elle et moi. Et je dois dire que ce n’est pas pour me déplaire. Son histoire de rituel m’intrigue, je dois l’avouer. Mais je me demande surtout à quoi ça peut servir, principalement. Et donc, le but est visiblement d’échanger de corps. J’avoue que ça peut être très marrant. Aussi bizarre et dérangeant, mais plutôt marrant. Bon, à condition qu’on ne se retrouve pas bloqué comme deux idiots dans le corps de l’autre. Parce que ma personnalité est bien différente de celle de Freya et autant dire que je ne saurais pas vraiment me comporter. Dans l’autre sens, la personnalité de Freya avec mon corps risque d’être tout aussi surprenante. Et marrante, je dois l’avouer.

- Tu t’imagines dans mon corps ? Remarque, tu pourras voir le haut d’un meuble, ça te changerait la vie.

Je ricane finalement, hochant tout de même la tête. Il va falloir un peu de patiente par moment avec moi. Mais je sais que Freya sera probablement la seule à avoir le plus de patience avec moi. Elle sera toujours là, au final. Elle parle d’honneur et j’agite déjà la tête, un sourire quand même aux lèvres. Elle est mignonne, vraiment. Mais de là à parler d’honneur non. C’est surtout une certaine réciprocité. Je lui en apprends autant qu’elle le fait même si dans mon cas, c’est surtout sur ce qui est hors des murs, hors des sentiers battus.

- Tu déconnes ? C’est trop cool la Télékinésie. Si t’as la flemme de bouger du canapé, tu bouges la main et hop, ta bouffe arrive sans que tu bouges ! Ok, parler aux animaux, c’est marrant mais ça ne t’aide pas dans la vie de tous les jours ! Comme moi, ça sert à rien de prendre la tête de quelqu’un d’autres. Après, me transformer en chien, ça pourrait être marrant. Je pourrais emmerder n’importe qui !

Bon, non pas que je me retiens de le faire sous ma forme normale mais ça peut-être assez marrant si on oublie les potentiels coups de pied au cul pouvant arriver. Malgré tout, je donne des informations sur notre père. Parce que je sais bien qu’elle doit avoir des centaines de questions. Comme je sais aussi qu’il voudrait la rencontré. Mais comme je lui ai dit, il est préférable d’y aller en douceur parce que… je me rends compte qu’à la façon dont elle a réagi rien qu’en me voyant moi que ça risque probablement d’être un peu compliqué aussi de ce côté-là. J’agite la tête de droite à gauche avant de sourire.

- Pas craché parce qu’il y a pas mal de différence, quand même. Mais oui, c’est un beau prénom.

J’avoue que ce sont des anecdotes un peu bêtes. Une souris dans une maison puis qui parle à un être humain, pour moi. Ça reste assez bizarre. Et Freya ne s’empêche pas de me pousser, déclenchant un rire de ma part. Je déplie mes jambes pour les allonger sur la table basse, collant mon dos dans l’assise du fauteuil. Je laisse Freya s’installer contre moi, son dos contre mon buste. Je glisse l’un de mes bras autour d’elle et penche la tête.

- Bah, à part parler nourriture, j’ai un gros doute quand même. Je ne sais pas si les souris sont des animaux intelligents mais… ça ne doit pas parler de littératures norvégiennes.

Elle se compare à la souris. Et si ça à quelques choses de mignon, la réalité est tout autre. Alors, je ne peux m’empêcher d’éprouver quand même de la tristesse et des remords parce que c’est une normalité chez elle. Elle a toujours connue ça et la tirer hors de ce type de normalité est un peu compliqué. Elle change de sujet et ce n’est pas plus mal. Elle me donne la signification de son prénom et je dois dire que la personnalité s’accorde pas mal. Alors, je hoche la tête.

- Oui. Autant dire qu’il ne faut pas l’énerver mais.. il te pousse à faire mieux. Et à essayer de ne pas agir sans réfléchir. Ce qui est assez souvent mon cas. Quand elle m’a dit que tu étais parti, il est resté longtemps à parler avec moi… Il essayait de me prouver que je pouvais encore avancer parce que même si tu n’étais plus physiquement là, que je pouvais au moins avancer pour toi.

Et c’est réconfortant dans un sens. Mais de ce dire que, finalement, on ne va plus voir une personne jusqu’à ce que nous même soyons six pieds sous terre, ce n’est pas facile. Sans compter nos âges respectifs à cette nouvelle. Il n’est jamais facile de perdre quelqu’un, c’est un fait. Mais avec encore moins de recule sur la situation, c’est dévastateur. Libérer Freya la souris. Oui. Visiblement, notre père est contre tuer les animaux inutilement. La souris est donc encore présente dans la maison. Même si je ne sais pas s’il s’agit réellement de la même souris. Ca vit longtemps, une souris, d’ailleurs ? Mais je n’ai pas vraiment le temps de répondre, puisqu’elle continue sur sa lancée. Elle a raison. Personne ne mérite d’être emprisonné. Mais elle est persuadé qu’elle si. J’étais conscient de l’ignorance de notre mère. Mais pas du type d’endoctrinement dont elle faisait preuve sur elle. Mes doigts sur crispent un peu autour d’elle et je dois détendre un peu mon bras pour ne pas non plus lui montrer que ce qu’elle me dit ne me plait pas du tout.

- Freya…

Et elle continue encore. Je repose l’arrière de ma tête sur le haut du canapé, fixant le plafond. Je me rends compte que la situation est encore plus horrible que je ne le pensais finalement. Nécessaire. Non, rien de ce qui a été fait n’était nécessaire. J’aurai été le même si Freya était sorti et avait vécu normalement. D’autant plus qu’elle n’a aucune fierté à avoir de moi. Très sérieusement. Quant à notre mère, elle mériterait certainement la pendaison…

- Freya. Tu n’avais pas à t’éclipser ou te faire oublier pour que je devienne ce que je suis aujourd’hui. Tu as raison, les jumeaux sont considérés comme une anomalie et si l’un est plus fort que l’autre biologiquement parlant, ça ne veut pas dire que le second doit cesser d’exister…

Et le fait qu’elle soit contente ne fait qu’accroitre un petit peu plus toute la culpabilité que je possède déjà. Et ça me ferait presque regretter ma naissance avec. Parce que, théoriquement, si elle était née seule, peut-être qu’elle aurait été traité au départ comme moi je l’ai été. Et l’envie de m’excuser encore une fois revient en flèche.

- Tout ce qu’elle a dit est faux. Tu n’aurais rien subit en sortant, comme j’aurai été le même si tu avais été dehors en même temps que moi. S’il te plait, je sais que ça va être difficile pour toi de retirer de ta tête que tu mérites tout ce qui s’est passé mais il va falloir.

Et je sais que ça va être difficile. Puisqu’entendre pendant dix-sept ans qu’on est une moins que rien, pas destiné à réellement vivre en dehors des murs d’une prison dorée, ce n’est pas en quelques jours que tout ça s’en ira, finalement. Et je ne peux que redoubler d’effort pour lui faire comprendre.

- Freya, t’as vécu pendant des années à travers moi. Il faut que tu apprennes à vivre pour toi et à vivre TA vie. A toi. Et je serais là pour t’aider. Mais il faut déjà commencé par te retirer de la tête que je suis plus important que toi. C’est faux.

Elle a une vision de moins bien différente des autres. Il faut dire que je ne montre pas à tout le monde que je peux être un tant soit peu agréable ou avenant. Alors, qu’elle soit fière de moi, ça me touche. Réellement. Mais je ne suis pas là pour être plus important qu’elle. On est au même niveau, même si elle pense le contraire. Ce qui m’attriste, au fond.
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Mer 14 Avr - 3:00
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T'imagines-tu dans son corps ? Et pourquoi pas ? Mais quand il t'avoues que tu pourras voir le haut des meubles et que cela changera ta vie, tu ris. Il est vrai que tu n'es pas bien grande, du haut de ton mètre soixante. Si ressemblants et différents à la fois, les jumeaux Jensen. Tu sais pourtant qu'il n'est pas attiré par l'école, seulement lorsqu'il partageait son savoir avec toi le soir venu. Les plus beaux souvenirs que tu possèdes, Freya. « Tu ne cesseras jamais de me rappeler que je suis miniature ! J'ai lu que le manque de vitamines peut être en cause... » Erudit. Mais tu es la patience incarnée, tu ferais n'importe quoi pour Joar, tout comme il l'a fait pour toi. Tu lui doit tant, au fond, il a fait de toi celle que tu es, la jeune femme si innocente et joviale. Tu es sa gaité, l'astre de ses nuits. Il était tes yeux sur le monde qui t'étais interdit -là derrière les murs- et tu es ses yeux pour tous les livres que tu dévores chaque jours. Mais tu jalouses le pouvoir de votre papa, communiquer avec les animaux, diable que tu l'envie ! Pourtant, ta moitié lui aussi aime ta capacité, la télékinésie. Sans grande surprise, il avoue que en cas de petit creux tu n'as définitivement pas besoin de bouger. Tandis que tailler le bout de gras avec un animal ne doit pas être passionnant à ses yeux. « Joar, toujours cet éternel estomac sur pattes hein ! » Annonces-tu en riant. « Et bien, disons que si tu as besoin de renforts lors d'une bataille, une armée de loups, d'éléphant, qu'importe; c'est fort utile tu sais ! Et les histoires, t'imagines !? » Pourtant son pouvoir à lui peut être fort plaisir aussi. « Tu sais, si tu te transforme en épée, et que je te déplaces, on peut faire un malheur. » Indécrottable optimiste que tu es, tu vois toujours le bon côté des choses. Tu meurs d'envie de le rencontrer, votre père, mais au fond tu en es tout autant terrifiée. Le monde extérieur es un supplice pour toi.

Tu l'imagines un peu comme ton frère, et ce prénom digne d'un sonate ! Mélodie que tu te répètes -dans tes pensées- tout en t'installant contre ton jumeau, son bras formant toujours ce cocon réconfortant autour de ta taille. Il a des idées fortement arrêtées sur les possibles capacités intellectuelles d'une souris, et pourtant il n'a pas idée ! « Tu sais, ce sont des animaux forts intelligents ! Débrouillards, de grands gymnastes, tu savais toi qu'une souris ne s'installe que si elle est en confiance, et se sent en sécurité ? Freya la souris, elle a tout compris, t'es le meilleur. » Dis-tu -enjouée-, pinçant gentiment sa joue. « Il y a beaucoup de choses a dire aussi sur la littérature Norvégienne, ne serait-ce que sur la mythologie nordique. » Une véritable savante ! La suite de son récit est encore plus plaisant pour tes fines oreilles si attentives. Cet homme dont votre mère a bafoué son nom, tout comme toi, est aux antipodes des nombreuses fables contées. Il a prit beaucoup de temps pour apaiser la peine de Joar, et viendra un jour où tu le rencontrera, et tu n'auras de cesse de le remercier. Tu te sens reconnaissante envers cet inconnu d'avoir été d'un soutiens sans faille pour le brun. Si seulement tu pouvais dire la même chose de votre maman, tu en serais bien plus heureuse, mais la réalité était toujours aussi ténébreuse chez vous. Mais c'est ton discours qui fait tourner son humeur soudainement, tu sens même la crispation au bout de ses doigts. Tu n'as pas a culpabiliser pour ses excès de colère, mais tu ne connais rien d'autre que les règles instaurées depuis dix-sept ans déjà. Il fuit ton regard, et tu n'as de cesse de le fixer, pinçant tes lèvres, tu culpabilises, tu regretterais presque d'avoir prononcer de telles paroles.

Il tente pourtant de te faire comprendre que tu n'avais pas a ne pas exister pour que lui puisse devenir si merveilleux. Et bien que les jumeaux soient décrient comme on te l'a enseigné, il n'est pas non plus nécessaire que l'un des deux paie de son humanité pour qu'un seul brille. Et quand il enchaîne sur le fait que tout ces récits n'étaient que mensonges, qu'une fois à l'extérieur rien ne te serais arrivé, impensable pour toi la négligée. Mais quand il te supplies presque de cesser de dire que tout cela était mérité, tu fronces les sourcils. Incompréhension totale de ta part. C'est toute une éducation a refaire, tout un mécanisme a modifier, dix-sept de vie a réécrire. « Pardon... » Dis-tu en détournant ton regard. Tu culpabilises, tu ressens la colère, tu ressens les émotions de Joar sans qu'il ne les expriment réellement. Et pour te protéger, pour ne pas virer dans la folie, tu te renferme dans cette bulle qui es tienne. Pour la simple et bonne raison que tu en es la seule souveraine, pour la simple et bonne raison que tu peux organiser tes pensées avec toi-même. Un moyen de ne pas fondre en larmes aussi, un travail sur toi-même que tu as effectué là dans ta propre solitude depuis six longues années. Les surprises te déstabilisent, elles te font paniquer et ce cocon personnel ne peut fonctionner ainsi. Mais il reprend, tu n'as vécu qu'à travers ses yeux d'enfant, puis dans l'obscurité la plus totale, noyée dans de nombreuses immondices. Il est temps pour toi de vivre ta vie. Mais cela t'angoisses, ces mots vrilles tes entrailles, c'est impensable, c'est impossible. Parce que ta vie à toi, c'est lui. Parce que le simple fait de te balader là dans les couloirs d'Alfea t'effraies, tu ne supportes pas le monde, tu as peur à chaque secondes qui passent. Freya respire. Et le simple fait de devoir faire tant de choses pour toi, parfois même sans lui, tu ne peux l'imaginer. Tu te redresses quand respirer devient difficile, posant ta main sur ta poitrine. « Non. Non non non et non. »

Tu mordilles ta lèvre inférieure, secouant finalement ton visage pour chasser l'idée même de connaître autre chose que ce qui te rassures depuis deux décennies. « Je ne peux pas Joar, je ne veux pas ! » Du calme, Freya. Tu te redresses pour à ton tour faire les cent pas, pour ne pas virer timbrée, bien que beaucoup t'imagines ainsi. « Quand ils sont venus me récupérer au portail, on m'a dit la même chose, que je devais apprendre a vivre en communauté, mais je sais pas ce que c'est Joar ! » Tu croises tes bras sous ta poitrine, comme si cela aller te protéger du reste du monde. « Après quelques jours on est venue me chercher pour que je me rende en cours et après on m'a dit que je devais y aller seule, j'en ai arrêté de dormir, j'ai peur. Même dans les couloirs, même à la cafétéria. Il n'y a que quand je suis dans une pièce fermée que je suis rassurée. » Tu hausses les épaules en disant cela, c'est plus fort que toi, de mauvaises habitudes obtenues contre ton gré. « Je ne peux pas. Je peux pas Joar... » Et quand tu le vois se redresser, tu recules à nouveau, cette femme a atteint son but, celui de faire de toi une enfant apeurée, une âme brisée. Tu continues ainsi a reculer jusqu'à ce que ta dorsale rencontre le mur, et tu le regarde, tu le supplies du regard. « M'oblige pas a sortir s'il te plait. » Mais il se rapproche, et les six dernières années t'ont encore plus traumatisée, il n'était pas là, et tu n'avais personne pour te venir en aide, tu doutes de tout, il n'a pas idée des histoires toutes plus affreuses les unes que les autres que tu as entendu. « Non ! » Dis-tu avec force, faisant ainsi voler la chaise de son bureau au sol. Tu sursautes, en te tournant pour voir ce que tu viens de faire, portant tes mains à tes lèvres sous la surprise. « Pardon Joar... Je suis désolée. » Tout comme lui, tu ne cesseras jamais de t'excuser.
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Mer 14 Avr - 18:30
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Non, il ne se passera pas un moment sans que je ne sois pas là pour lui rappeler qu'elle a oublié de grandir. Ce qui n'est pas complétement faux. Physiquement, on reste très différents. Je suis grand et plutôt battis comme un tracteur alors que Freya est petite et frêle. Elle me parle de manque de vitamine et je penche la tête sur le côté. Moui, je pense que ça à un lien mais pas que.

- Pas que. Il y a des études qui disent qu'in interro, le transport de l'oxygène et de tout le bordel se fait moins rapidement vers l'un que l'autre. En gros, tu en as qui prend la place, qui choppe et qui laisse les restes au deuxième. Charmant hein ?

Et puis, bon. Autant avouer qu'elle n'a pas été aussi bien nourri que moi. Si je ne piquais pas quelques trucs en plus, Freya ne mangeait pas vraiment énormément. Au fond, avec l'absence et l'ignorance de notre mère, j'ai parfois l'impression d'avoir été le seul à m'occuper de Freya jusqu'à ce que je ne m'en aille. Et ça malgré le fait qu'on ait le même âge. Je ne peux m'empêcher de rire quand elle ose insinuer que je ne pense qu'à manger. Bon, ok, c'est probablement dans ma tête quatre vingt pour cent du temps. Mais est-ce que c'est si mal que ça ? Elle essaye de me rassurer sur mes propres pouvoirs et j'agite déjà la tête, sourire aux lèvres.

- Tu arriverais à soulever une épée avec tes petits bras, princesse ?

Je me moque mais certaines épées sont plus légères que d'autres. Mais j'avoue qu'elle marque tout de même un poids. Avec de telles armes à deux, ça peut faire mal. En revanche, je ne sais pas qu'elle est ma résistance. Je veux bien me transformer en épée mais chaque coup de que je prendrais, il se passera quoi ? Je dois avouer que ça me rend suffisamment curieux pour pouvoir essayer quand j'aurai plus de capacité de ce côté là. Plus je parle des animaux mais aussi de papa, plus je vois bien que Freya possède pas mal d'idée similaire à lui. Ce qui est une bonne chose quand on y pense. Je pense qu'elle a plus de ressemblance avec lui qu'avec notre mère. Et lorsqu'ils se rencontreront, ça promet d'être... éprouvant pour Freya. Mais intéressant quoi qu'il arrive.

- Oh j'ai l'impression de l'entendre lui quand tu parles. Tu sais qu'il m'a fait tout un arbre généalogique sur l'origine des souris ? Il avait était choppé un tableau de prof qu'il a collé dans ma chambre et il m'a fait tout un cours pendant une heure pour que je comprennes que ce ne sont pas des vermines sorties des poubelles.

Quand je dis qu'ils se ressemblent énormément, ce n'est pas juste comme ça. Ils doivent avoir le même type de cerveau parce qu'il m'arrive de ne pas forcément comprendre tout ce qu'il tente de me raconter. Enfin, si, après deux ou trois explications déjà plus simple. Comme ma concentration laisse à désiré et que je zone assez rapidement, il faut parfois un peu plus de temps pour tenir en place. La conversation tourne un peu. Parce que j'entends tous les discours de notre mère à travers sa bouche. Et je dois dire que ça me plombe. Assez rapidement.
Et je ne peux rien caché à Freya qui me connait par coeur. Il n'est pas difficile de voir quand l'un ou l'autre ne va pas si bien que ça. Et je me rends compte que je la fais culpabiliser au passage.

Elle s'excuse et je pince mes lèvres avec lenteur. Elle n'a pas à s'excuser. Elle n'a pas voulu tout ça. Et si elle le pense, c'est bien à force de l'entendre, à force de se voir répéter tout ça. Et je n'ai pas besoin qu'elle ouvre la bouche pour voir que chacun des mots que je prononce, chacune des phrases, des messages que j'essaye de faire passer ne fond que lui faire naitre une angoisse de plus. Et je la sens comme une grosse vague. Je la regarde se redresser et sa respiration devenir difficile. Comme dans le couloir tout à l'heure.

C'est à son tour de faire les cents pas dans le salon. A répéter qu'elle ne peut pas, qu'elle ne veut pas non plus. Et je pense que là tout est le problème. Elle ne peut pas. Parce que je me doute de son agoraphobie. Mais elle ne veut pas. Et c'est uniquement à cause de la peur. Mais même le personnel de l'école à raison. Elle doit apprendre à vivre auprès de tout le monde. Je pousse finalement sur mes jambes pour me redresser mais, encore une fois, elle recule. Et je n'aime pas la sensation au creux de mon estomac qui me fait penser que je lui fais peur. Elle recule jusqu'au mur et je m'immobilise au milieu de la pièce.

- Jamais je ne t'obligerais à faire quoi que ce soit, Fre'. Jamais.

Parce que je pars du principe qu'on ne peut obliger personne à quoi que ce soit. Tout le monde n'avance pas au même rythme que d'autres. Moi même j'avais moins vite qu'elle sur bien des choses. D'autant plus qu'une phobie ne se traite pas simplement en obligeant quelqu'un à affronter violemment sa peur. Je m'approche d'un pas mais elle hurle avec force et je sursaute légèrement au bruit de la chaise qui s'écrase sur le sol. Je repose les yeux sur l'objet avant de marcher vers la chaise pour pouvoir la redresser. Ok. Ne pas l'énerver ou l'apeurer. Ce qui risque d'être un peu compliqué tout de même. Elle s'excuse et j'agite finalement la tête avec douceur.

- Freya, je sais que tu as peur et que tout est nouveau pour toi. Et je ne t'obligerais jamais à faire ce que tu ne veux pas. Mais.. petit à petit, il faudra que tu sors, chérie. Tu y arrives pour aller en cours. On sort pas dans l'immédiat.

Même si elle a peur et est stressé de ce que j'ai pu comprendre. Je viens finalement marcher avec douceur, tendant les mains dans sa direction. Je viens finalement glisser les mains sur les siennes pour ensuite embrasser son front. Dans une douceur que peut de personne ne connaisse chez moi. Je viens frotter lentement son bras gauche, pinçant mes lèvres avec lenteur.

- Petit à petit. Et je serais là. Il n'y a rien dehors pour te faire de mal. Encore moins si je suis là. Mais n'ai pas peur de moi, s'il te plait.

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Mer 14 Avr - 22:19
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C'est bien connu oui, les faits sur les jumeaux sont tous plus loufoques les uns que les autres, et d'une véracité inimaginable qui plus est. Une grossesse gémellaire ne représente que deux pourcent de la population mondiale, ce qui fait de vous, Joar et toi, des êtres uniques partageant deux corps bien distincts. Tu as aussi lu les faits sur les jumeaux monozygotes, que vous êtes puisque Joar semble t'avoir tenu entre ces bras durant neuf longs mois, comme si c'était lui qui te façonnais, sa petite tête blonde. Puis il y a les jumeaux dizygotes, deux individus s'étant développés chacun de leur côté, laissant donc place a chacun de se faire sa propre force, parfois sa propre indépendance. Tout le contraire de vous. Et le plus connu de tous, les jumeaux ont leurs propres langages, vous n'avez point besoin de prononcer un traitre mot pour vous comprendre. Un regard, un geste, une mimique et tout est clair entre vous, un lien invisible, une communication hors du commun. Mais suivant les populations, tu as eu bien du temps pour de tels ouvrages, les jumeaux comme vous sont considérés tantôt comme un cadeau des Dieux, tantôt comme une malédiction du Malin. Dans votre cas, il semblerait que votre mère vous ait vu comme une abomination, elle t'as vu comme une malédiction. Mais tu n'en a que faire que Joar ai prit toute la place en te laissant seulement les restes, le plus important pour toi n'était autre qu'il existe. Et vos différences à vous, c'est vos métabolismes respectifs : toi, Freya, tu es la chétive, la petite, la plus faible, celle qui picore tel un moineau, celle qui attrapera un rhume aux premières brisent automnales. Joar lui est le colosse, le grand, le plus fort, celui qui mange pour toi finalement, qui ne tombe que très rarement malade, si ce n'est jamais. C'est aussi ça, la magie d'une fratrie gémellaire ! Et diable oui, tu soulèverais une épée, peut-être pas à la force de tes deux bras, mais il ne te suffit que de ta pensée pour cela.

« Joar, tu es métamorphe, et qu'importe la forme que tu prends, je peux absolument tout soulever avec ma télékinésie. » Objets ou être humains, végétations, qu'importe, seule la concentration suffit. Mais tu lui expliques alors les capacités possibles chez un rongeur tel que la petite souris que tu as naturellement baptisée comme toi, Freya. Et il t'avoue qu'il croirait entendre votre "géniteur" comme si longtemps nommé, mais surtout qu'il lui a fait, sur un tableau noir à l'aide d'une craie, tout une généalogie de la descendance de leur espèce. Tes yeux brillent, tu aimerais tant vivre pareille expérience, avoir un véritable tableau fait d'ardoise pour enseigner, pour que tu puisses dessiner temporairement les descriptifs de chacun de tes livres. Mauvaises habitudes. Ne pas sortir de ta chambre est une normalité, et tu ne peux décemment pas t'aventurer seule -parfois même accompagnée- à l'extérieur sans faire une crise d'angoisse. « J'aurai tant aimé qu'on puisse faire de même plus jeune. Un véritable tableau noir et une craie, je t'aurai dessiné tant de chose que j'ai pu lire dans les livres ! » Ta seule porte de sortie sur le monde. Ce même univers qu'on t'obliges a côtoyer trois heures tous les matins pour les cours habituels, puis il y a ce garde qui te diriges jusqu'à la salle commune où se déroulent les repas. Le seul endroit qui est susceptible de te faire sortir, dans un temps aussi court que possible, n'est autre que la bibliothèque. Alors, te demander de vivre pour toi uniquement, d'être libre quand on t'assures que ce qui est bon pour toi est d'être captive... Ton cerveau ne semble pas coopérer. Et tu recules instinctivement, par automatisme plus que par peur, parce que Joar pourrait bien te brusquer que tu ne broncherais pas. Même si il te traînerais de force -ce qu'il ne fera jamais pour sûr- à l'extérieur, tu resterais muette, tel un enfant atteint d'autisme, dans ta bulle. Répétant inlassablement que tu n'es plus là, présente dans ton corps, que les murs de ta chambre te protèges même à l'extérieur. Et tu bouscule de ton pouvoir la chaise de son bureau qui se renverse, et sans plus atteindre, tu t'excuses. C'est plus fort que toi.

Il te promets de ne jamais t'obliger à quoi que se soit. Mais pourtant tu devras te retrouver devant le fait accompli un jour. Et tu ne cesse de lui demander pardon, tu ne sais pourquoi, par habitude, tu t'excuses d'être ainsi telle que tu es, tu t'excuses de gêner, tu t'excuses surtout d'exister. Que Olena soit maudite. Mais Joar est l'homme le plus avisé pour te comprendre, savoir que tu es effrayée, que tout ce monde extérieur est une nouveauté. Que jamais, Ô grand jamais il ne te forceras à quoi que se soit. Seulement, un jour sonnera le glas de cette vie recluse, il faudra qu'un jour tu puisses mettre les pieds dehors en étant sereine. Mais quand il te prouves que tu réussi a le faire pour te rendre en cours, il est loin de la dure réalité que tu traverses chaque jour, chaque nuit, chaque réveil. Il prend soin de t'approcher avec tendresse, et tu ne bouges pas, fuyant simplement son regard, parce que tu ne sais pas comment lui expliquer cela sans le peiner. Tu fixes le sol, et ne remarque ses menottes que lorsqu'il s'empare des tiennes, s'en suivant un baiser protecteur -béni des dieux- sur ton front, délicatement. Tout ses gestes sont tendres, tout ce que tu es la seule a faire ressortir chez le caractériel jumeaux aîné. Il sera là, tu n'as rien a craindre au delà des murs, parce qu'il te protégera comme il l'a toujours fait. Mais surtout, il te demande de ne pas être effrayée par lui. « Je n'ai pas peur de toi... Jamais, Joar. » Dis-tu en fuyant encore ses iris bleutées. « J'ai peur de te faire de la peine. De te décevoir. Parce que toutes les paroles que je prononce viennent de maman. Et je sais que tu ne les aiment absolument pas... » Tu ressers l'emprise sur ses mains, l'agrippant pour t'assurer qu'il ne disparaîtra pas, et qu'il ne fuira pas. « Ici, tout le monde me dit de penser différemment, que je suis juste une trouillarde qui n'assume pas... Et quand j'explique que je devais rester à tout prix au sous sol, on me rit au nez, parce que personne ne peut vivre ainsi, c'est inhumain. » Et toi, l'endoctrinée, cela te semble absurde.

Et quand tu oses enfin le regarder, tu pinces tes lèvres. « Je suis désolée, Joar mais... » Mais tu vas passer aux aveux. « Pour que j'arrive a aller en cours, il ne me faut pas une heure de préparation comme les autres, tu sais. » Non, tu t'endors soit sur les coup de vingt-deux heure pour être réveillée trois ou quatre heure plus tard, paniquée, angoissée à l'idée de devoir te rendre dans une salle noire de monde -et donc de plus de quatre personnes à la fois à tes yeux-. Et tu tournes en rond, jusqu'à ce que tu tombes malade, ou d'épuisement, pour ainsi recommencer encore et encore depuis les dernières semaines ici. « La simple idée de devoir me rendre en cours seule m'empêche de dormir. Je me réveille a trois heure du matin en sursaut parce que ça hante mes nuits, pas que maman, tout me hante... » Mais tu vois dans son regard qu'il culpabilise, et c'est loin d'être ton intention. « Ne t'en veux pas, Joar. Je t'en prie... Je... C'est comme ça. Tu ne pouvais rien y faire. » Tu poses tes mains sur ses joues, et colle ton front au sien. Quelques secondes seulement, avant de reprendre, parce qu'il voudra lui aussi savoir tous les détails d'une journée type. « Dans les couloirs, j'essais de me tenir à l'écart, et parfois une vague de personne arrive et je panique, je me fige. Ils me ballote un peu et puis je m'échappe dans ma chambre. » Est-ce que tu vas lui parler des farces du Prince, lui aussi issus d'une fratrie gémellaire ? Oui. « Un jour, je suis aller chercher suite à une bronchite quelques cours a rattrapés et j'ai trébuché sur les affaires d'un élève de troisième année. Il contrôle les ombres et... Et pour me détendre il faisait apparaître ta silhouette... Mais a chaque fois je pars en courant, parce que... Parce que je ne pouvais pas te tenir dans mes bras. » Et c'est là tout ce que tu voulais, et tu le fais, tu te serres contre lui, serrant de toutes tes forces son large buste. « Si je peux même éviter de descendre manger au réfectoire je le fais. Je sais pas faire autrement Joar. Et ça te fais mal, je sais. Je suis terriblement désolée... »
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Jeu 15 Avr - 4:30
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Je ne suis pas persuadé quand elle dit ne pas avoir peur de moi. Je me doute qu'il s'agit de la situation, des mots que j'ai utilisé et de sa peur en général. Mais je ne peux pas m'empêcher d'y penser, réellement. En fait, plus la conversation avance, plus ma culpabilité se fait plus forte. Je l'écoute et je hoche la tête. Je me doute qu'elle s'inquiète. Mais ce n'est pas me décevoir qu'elle fait. Si ses paroles m'attristent, ce n'est en rien sa faute. C'est celle de notre mère et malheureusement, je ne peux pas non plus faire comme si ça ne m'affectait pas. Je ne parle pas beaucoup de mes émotions, pas beaucoup en général de ce que je ressens. Parce que c'est pas utile tant que je ne suis pas au bord du gouffre. Ou de l'implosion. Tout est une question de point de vue, finalement.

- Ce n'est pas les paroles que je n'aime pas... ce sont les répercussions sur toi.

Mais savoir qu'on l'emmerde ici, ça ne me plait pas. Pas du tout. Parce que je ne veux pas qu'elle se sent mal ici. Pour une fois qu'elle est hors de la maison familiale. Même si c'est très compliqué pour elle. Elle s'excuse et je me doute que la conversation va continuer d'être un peu compliqué pendant un petit moment. Quand j'étais plus jeune et que ça n'allait pas, j'arrivais encore à faire en sorte que Freya n'arrive pas à le voir. Je gardais tout les petits détails négatifs pour moi. Et je me rends compte que maintenant, c'est un peu plus compliqué. Peut-être parce que le nombre de détails négatifs prends de plus en plus de place. Et ce qu'elle me dit ne me choque pas. Parce qu'elle a l'air fatigué. Et on ne lutte pas contre une agoraphobie aussi facilement.
Je pince mes lèvres avec lenteur, écoutant son ressenti. Je hoche alors la tête, luttant contre je ne sais même pas quoi. Parce que malgré les nombreuses envies de la protéger, je vois bien que je n'y arriverais pas. Ou pas comme j'en aurai forcément l'envie.

Je sais que du côté de Freya, ça demanderait beaucoup de travail. Beaucoup de temps. Et je suis, forcément, prêt à l'aider autant que je le peux finalement. Mais je me rends compte que ce n'est pas forcément beaucoup. Je ne peux pas faire grand chose et ce sentiment d'inutilité et d'impuissance ne me fait pas plaisir. J'agite alors la tête quand elle me demande de ne pas lui en vouloir.

- Je ne t'en veux pas...

Comme je sais qu'elle ne m'en veut pas. Je ne lui en veux pas de me parler, de me décrire ce qu'elle ressent. Je ne le vois que d'un oeil extérieur. Et c'est déchirant de voir que je n'arriverais pas à la rassurer avec seulement quelques mots. Je ferme les yeux à ses mains sur mes joues et prend une profonde inspiration. Et je me tais, pour me concentrer sur ce qu'elle me dit. J'ai pu voir la façon dont elle se comporte dans les couloirs. Même si ce n'est que quelques minutes et je ne sais pas si me voir n'a pas aggraver aussi toute la situation.

- Faire apparaitre la silhouette d'une personne qu'on pense décédé, c'est censé détendre ?

Je lève les yeux au ciel. Je sais pas qui est ce type mais il me paraît con comme la lune. En quoi c'est censé détendre quelqu'un. Même moi, ça ne me viendrait pas à l'esprit de prendre l'apparence de quelqu'un qui a une relation très poussé avec un autre. Je ne sais pas. Je pousse un profond soupire et lâche ses mains pour glisser mes bras autour d'elle et la serrer contre moi. Elle s'excuse encore et je me rends compte qu'on est tout les deux un peu détruit chacun à notre manière. Entre les excuses, la culpabilité, la colère, la tristesse.

- T'excuse pas... Mais je veux que tu saches une chose.

Je bouge mes bras pour pouvoir glisser les mains sur ses joues. Autant dire que mes mains paraissent immenses à côtés des siennes, encore plus à côté de son visage. Il y a tellement de chose que j'aimerai lui dire. Tellement de chose que j'aimerai qu'elle comprenne sans que je n'ouvre la bouche. Mais c'est un peu compliqué.

- Plus question de ne pas manger. Plus question de dormir comme ça.. Si tu peux pas sortir, alors je t'amènerais la bouffe.. Et tu dormiras ici.

D'un oeil extérieur, ça peut paraître très bizarre. On a le même âge, jumeaux. De ce fait, je ne devrais pas me conduire comme si j'étais son père. Mais dans l'immédiat et depuis que je suis tout petit, le boulot que ne faisait pas ma mère auprès de Freya, c'est moi qui le faisait. C'est moi qui, quand j'ai commencé à grandir, qui m'est placé comme un grand frère voir même comme un père. Et on a probablement une relation plus proche que certains frères et soeurs mais je m'en fiche un peu. Ce qui compte, c'est elle. Et ce sera toujours elle. Que j'ai onze ans ou soixante-dix.

- Et quand... on aura cessé d'avoir envie de s'excuser, de culpabiliser pour des choses qu'on ne contrôle pas... on reparlera de tout ça. De toi, de moi.. Et... Ok ? Mais maintenant, je voudrais juste qu'on profite un peu.

Parce que je sais très bien que si je parle un peu plus, elle va culpabiliser. Comme si elle parle un peu plus de tout ça, ça sera aussi de mon côté le cas. Et je ne dis pas, on a beaucoup de chose à se dire. Enormément même. Mais malheureusement, je ne sais pas combien de temps va se passer avant qu'on reviennent sur le sujet. Probablement un an ou deux.

- Mais... avant de passer à autre chose. Je vais te donner quelques choses.

Je la lâche définitivement pour pouvoir marcher jusqu'à la porte de ma chambre. Je pousse la porte de ma chambre. J'ai pris quelques trucs quand nous sommes allé chez notre mère. J'ai pu trouver les lettres que je me suis afféré à écrire et qui ont été laissé dans un coin sans lui avoir été donné. Et même une peluche que j'ai pu retrouvé dans sa chambre. Je récupère celle-ci et les lettres accrochés à un élastique. Je rejoins finalement le salon et lui tend finalement les lettres, gardant mon autre main dans mon dos.

- Ce sont les lettres que j'avais envoyé avant qu'elle ne me parle de ta disparition... puis j'ai continué à écrire et à les envoyer... Sans trop savoir pourquoi. Je les ai retrouvé en allant chez elle avant d'arriver ici...

Et je me dis que ce serait bien qu'elles ne les ai. Parce que j'ai pris du temps à les écrire. Je ne sais même plus ce qu'elles contiennent mais je pense que ça sera suffisamment intéressant et ça reste un geste envers elle. Je viens aussi ajouté.

- Et j'étais allé dans ta chambre aussi. Je pense qu'elle ne t'a rien laissé prendre alors j'ai récupéré ça pour toi.

Je bouge ma main de mon dos pour pouvoir lui montrer une peluche que j'avais pu récupérer plus jeune pour lui donner. Je viens simplement sourire. C'est à elle après tout. Aucune raison pour qu'il ne reste là-bas.

- Je pense aussi que sa présence t'aidera à dormir.


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Jeu 15 Avr - 9:23
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Bien évidemment que les mots ne sont pas son principal soucis, lui aussi les a entendu, maintes et maintes fois. Tout comme toi, et même si il tenait tête à votre maman, elle avait que trop souvent le dernier mot sur certains points. Et les répercutions sont telles qu'aujourd'hui tu es effrayée d'un monde dans lequel tu pourrais pourtant briller, Freya. Réduite à ne faire de l'ombre qu'à l'astre nocturne, réduite au silence, réduite a être une petite souris retenue en captivité. Et les mots que toi-même tu prononces sont cruels, pourtant tu as une facilité déconcertante à les dicter sans retenue. Parce qu'ils sont malheureusement là tout ce que tu connais de la vie. Si tous voient cela comme de la persécution, pour toi tout est normal, influencée durant bien trop d'années a n'être qu'une prisonnière. Bafouée aux yeux du monde entier, tu n'as rien connu d'autre que les récits de ton frère qui s'est efforcé, chaque soirs, religieusement, a te dicter les aléas d'une vie, une vraie. Il est plus qu'un frère, plus que ton jumeau, plus que ton monde entier, il est celui qui a fait de toi la jeune femme que tu es. Joar a fait de toi ce trésor si précieux, avec un coeur doté d'un altruisme des plus savoureux. Il y a tellement de choses que tu aimerais lui dire, tant de remerciements plus que mérités, tant de gratitudes que tu as dû taire. Et peut-être qu'aujourd'hui est le jour a cela. Et puis il y a ce grand blond qui, partant d'un bon sentiment, pensant t'aider et t'apaiser a essayer de reproduire la silhouette de ton jumeau, afin de soulager ta peine. Mais elle ne l'a jamais été, jamais avant il y a a peine plus d'une heure, ou peut-être deux. Parce que cette fois-ci, tu peux te blottir contre lui, cette fois-ci tu peux sentir la chaleur de ses bras, cette fois-ci, tu as entendu dans le creux de ton ouïe les pulsations de son myocarde. Douce mélodie divine.

Tu n'as pas a t'excuser, absolument pas, tu n'es pas fautive de ces idées saugrenues imprimées dans ton esprit. Mais lui aussi semble avoir besoin de te confier quelque chose, et tu t'attends a bien des paroles, mais alors qu'il glisse ses mains sur tes joues poupines, redressant ton faciès pour que vos regards céruléens se rencontrent, tu ne fuis pas. Jamais. Tu sembles encore plus petite ainsi, frêle créature qui forcée de grandir dans l'ombre restera telle une enfant docile pour encore un long moment. Il ne sera plus acceptable que tu sautes des repas, encore moins de sacrifier tes nuits pour cette peur qui ronge tes entrailles. Il reprend les rituels de votre enfance, tu ne remettra jamais en doute sa parole, il t'apporteras tes repas ici-même si tu ne te sens pas capable d'affronter le regard d'autrui. Tout comme tu partageras sa chambre jusqu'à temps qu'un colocataire lui soit assigné. Tu souris tendrement à cela, logeant une de tes joues dans le creux de sa main, contact plus qu'apaisant, cela t'aides même a décontracter tes muscles endoloris. « Mon héros. » Dis-tu dans un murmure suffisamment audible. Ton jumeau est ta plus grande fierté, tu lui dois absolument tout, et tu ne saurais jamais comment le remercier, une gratitude à la hauteur de son sacrifice. Celui de son enfance. Joar fût ton professeur, ton meilleur ami, ton confident, mais aussi un parent. Un véritable instructeur de vie, Joar est le premier grand amour de ta vie, et tu te fais la promesse -muette- de tout faire aujourd'hui pour qu'il soit heureux. De tout faire pour qu'il profite autant que possible de sa vie, celle qu'il a pu réellement avoir auprès de votre papa. Mais il reprend la parole, souhaitant reprendre cette discussion quand chacun de vos partis sera prêt, quand les excuses et la culpabilité, quand les émotions se seront tassées. Il n'y a plus qu'a profiter.

Il n'y a plus que vous deux, les enfants Jensen. « D'accord, c'est promis. » Mais ce n'est pas tout, Freya. Il a quelque chose pour toi, il relâche l'emprise de ses mains sur ton visage pour se diriger dans sa chambre, revenant de là une main dans le dos, et l'autre tenant là des enveloppes prisonnières d'un élastique vieilli. Tu penche la tête sur le côté, faisant danser ta chevelure dorée, en détaillant l'écriture que tu reconnaitrais entre mille. Voilà donc les fameuses lettres dont tu ne connaissais pas l'existence avant aujourd'hui, toutes réunies, toutes vieillies pour certaines. Il a réussi a mettre la main dessus, afin qu'elles te reviennent, de droit, puisqu'elles te sont toutes destinées. « Joar... » Dis-tu en n'osant pas les toucher, pourtant tu en meurt d'envie, mais tu as peur de leurs contenus. Tu le pensait mort, et vous avez finalement eu le même réflexe, malgré la séparation. Tu as toi-même tenu un cahier où tu racontais tout, absolument tout, tes ressentis, tes envies, tes rêves, tes peurs. Et cette lettre à ton arrivée ici à Alfea, celle qui relate votre enfance, votre vie séparée, et l'espoir que tu as nourri durant ces six dernières années. Mais voilà qu'il reprend la parole, t'avouant être retourné dans ta chambre, celle se trouvant au sous-sol. Et sa supposition est correct, tu as été déposée là avec quelques vêtements dans un sac, accompagné d'un regard méprisant et d'une phrase que tu entends encore dans tes cauchemars. Tout aurait été plus simple si tu n'étais jamais née. Mais le brun face à toi a récupéré quelque chose pour toi, et lorsque sa main bouge de sa dorsale, tes yeux s'ouvrent en grand, et scintillent d'une joie communicative. « Tsuki ! » Cette peluche en forme de croissant de lune, d'une simplicité sans nom et pourtant si chère à ton coeur. Tu l'attrapes entre tes mains, l'admirant un instant, avant de la serrer contre ton coeur, d'en humer le parfum qu'elle dégage. Sa présence t'aidera. Et tu ne peux retenir les quelques larmes qui roulent sur tes joues blanchies, l'émotion est bien trop forte. La tenant dans une main, tu sautes à nouveau au cou de ton frère, enroulant tes bras autour de sa nuque, y cachant aussi ton visage, mais enroulant tes jambes entour de sa taille. « Merci. Merci merci merci, Joar. »

Echo du passé, tu as eu la même réaction lorsqu'il t'as offert cette peluche, quelques mois avant sa disparition, ton plus précieux trésor. Déposant une myriade de baisers sur sa joue, tu ris doucement en voyant qu'il fait de même. « Je t'aime je t'aime je t'aime ! » N'as-tu de cesse de lui répéter. Tu tapotes son épaule en te souvenant que toi aussi, tu as des choses pour lui, et retrouvant la terre ferme, tu fouilles entre tes livres empruntés jusqu'à tomber sur un vieux cahier. Il porte même quelques traces de ton sang, lorsque tu devais panser toi-même tes blessures, mais le contenu est bien plus important aujourd'hui. Tu lui tend, il est aussi grand qu'un des livres épais que tu as, parce que tu y écrivait que trop souvent. « Je... Je t'ai écris à toi aussi. Tout est dans ce cahier, et il doit te revenir. » Le dernier mot tracé à l'encre ne date pas de bien longtemps, quelques jours tout au plus, mais tu ne veux pas t'arrêter là, tu pinces tes lèvres, avant de le regarder avec intensité. « Et je voulais te dire aussi que... » Tu hésites, parce que tu ne veux pas qu'il refuse tout cela, parce que tu sais qu'il a fait ça, qu'il le ferait à nouveau pour toi, mais tu as grandi, tu as découvert bien des choses depuis. « Je voulais te remercier. Pour tout. » Et pas seulement les derniers objets que tu m'as confié. « Pour avoir été mon professeur, mon modèle, mon meilleur ami, mon confident. Pour avoir été mon instructeur de vie... Pour avoir été un parent. » Tu souris, toi l'astre de ses nuits. « Merci d'avoir sacrifié ton enfance pour la partager avec moi, Joar. » Tu glisses ta main dans sa nuque, et l'attire pour venir embrasser son front, telle une bénédiction. « Ca a dû être éprouvant pour toi, j'en ai conscience. Et je ne saurais jamais te remercier suffisamment pour tout ça. Tu es mon héros, et je t'aime, plus que ma propre vie. » Dis-tu en lui souriant toujours, docilement, ne pouvant plus le lâcher des yeux, et voyant l'émotion s'emparer de lui. « Je te fais la promesse qu'a mon tour, je vais prendre soin de toi. Quoi qu'il m'en coûte, je serai là. »
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Ven 16 Avr - 1:00
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A la vue de la peluche en question, son visage se transforme déjà et je ne peux m’empêcher de me mettre à bêtement rire. Au fond, je me doutais que ça lui ferait plaisir. Il faut dire qu’elle ne se séparait pas de ce petit truc. Elle me saute dans les bras et j’ai à peine le temps de la rattraper parce qu’elle joue ouvertement les koalas dans mes bras. Ce n’est pas grand-chose au final. Mais il faut savoir que Freya n’avait, elle-même, pas grand-chose non plus. Enfin, elle avait ses livres et tout ce que je pouvais ramener. Alors, quand j’ai demandé cette peluche, ce n’était pas pour moi à l’origine. Non pas que je n’aime pas les peluches. Mais c’était surtout pour faire sourire la petite blonde plutôt qu’autre chose.
Elle ne cesse d’embrasser ma joue et je rigole finalement en faisant de même. Je crois réellement que nos humeurs sont en dents de scie. Parfois aussi heureuses qu’à cet instant présent et parfois à la limite d’une certaine dépression. Mais je pense qu’on fait avec parce qu’on n’a pas le choix. Finalement, c’est elle et moi. Point final.

- Je t’aime aussi, Princesse.

Elle tapote déjà mon épaule et je me penche pour la laisser reposer ses pieds sur le sol. Je marche pour retrouver le canapé et m’affaler sur celui-ci. J’allonge mes jambes sur la table basse alors qu’elle semble fouiller dans ses livres. Lorsque je vois qu’elle me tend un livre assez imposant, je hausse les sourcils. Il a l’air vieux et tâché. Je glisse les doigts sur celui-ci pour le prendre. Effectivement et je doute que ce ne sois de la sauce tomate. Ne pas y penser, c’est mieux. Je repose mes pieds aux sols, glissant les doigts sur la couverture avant de lever les yeux vers son visage quand elle ouvre la bouche. Elle me remercie et je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi. Je n’ai rien fait. Enfin, rien fait qui mérite remerciement. Mais elle donne plus de détail et je quitte finalement son visage du regard. Il est vrai que j’ai eu beaucoup de casquette. Des casquettes que je n’aurai pas dû prendre. Ou peut-être pas aussi tôt. Et il est vrai que ça n’a pas toujours été facile. Que j’ai longtemps du prendre sur moi pour ne pas me laisser aller et montrer les émotions négatives auprès d’elle. Je mords ma lèvre inférieure avec lenteur, hochant finalement la tête. Et j’avoue que je ne sais pas quoi dire, pas du tout même. Parce que je n’attendais rien de ce qu’elle me dit. Mais je ne peux pas cacher non plus que ça fait du bien. Je me fiche un peu de ce type de reconnaissance, en réalité. Quoi que. Peut-être qu’un « bon travail » ou quelques chose de ce genre venant d’un de nos deux parents n’auraient pas été refusés.

- Je.. Je n’ai rien sacrifié du tout..

Je n’ai pas eu à sacrifier autant qu’elle. Et c’est cette éternelle chose qui revient dans ma tête. Toutes ses comparaisons de sa vie par rapport à la mienne. Et je ne sais pas si ça cessera d'être le cas à un moment. Peut-être qu'en avançant petit à petit, on finira par oublier un peu tout ça. Mais j'avoue que notre père s'inquiétait pas mal pour moi. Après un temps, même notre mère s'en fichait un peu, finalement.

- Tu... E-Enfin.

Je crois que ça me fait juste perdre bêtement mes moyens. Ce n'est pas que je n'aime pas ce qu'elle me dit. Au contraire, ça me fait plus que plaisir. Mais je ne sais pas quoi dire, ni répondre finalement. Parce que je ne m'attendais pas à ce qu'elle ne me dise ça. Ni elle ni qui que ce soit d'ailleurs. Je fini par reposer mes mains sur mes cuisses, frottant mes paumes moites sur mon jean avant de finalement sourire.

- Merci, Freya. Je... Juste, merci. Et... on prend soin l'un de l'autre. Pas un plus que l'autre alors.

Je vois ça comme ça. De toute évidence, c'est nous contre le reste du monde. Et ça le sera probablement pendant un long moment. Je viens finalement reposer les yeux sur le livre. Est-ce que j'ai le droit de le lire de suite ? C'est bizarre. Mais je veux savoir ce qu'il y a à l'intérieur. Mais je ne veux pas non plus rendre la blonde mal à l'aise. Je repose le cahier sur la table basse. Changeons de sujet.

- Est-ce que tu as quand même pu te faire des amis malgré tout ?

Le gars aux ombres, n'en parlons pas. Mais j'ose espérer qu'elle s'est fait un ou deux amis. Mais je ne suis pas vraiment persuadé à dire vrai. Parce que je vois mal Freya parler à tout le monde. Probablement, une poignée ou deux mais pas plus. Je me repositionne correctement dans le canapé. Je ne sais pas depuis combien de temps elle est à Alfea, ni comment notre père la retrouvé d'ailleurs. Je devrais probablement lui poser la question. Parce que je me doute que notre mère n'a pas du l'informer comme ça.
Je tapote le canapé pour qu'elle puisse rasseoir et ajoute finalement.

- Tu devais aller t'entraîner cet après midi ? Qu'est ce que tu avais de prévu ?

Parce que je l'ai légèrement alpagué dès le début. Bon, je ne pense pas qu'elle va faire quoi que ce soit. Probablement rentrer dans le dortoir pour pouvoir se plonger dans ses livres. Comme j'ai pu avoir l'habitude de la voir faire. Sauf si elle veut s'entraîner avec ses pouvoirs, je peux encore la laisser faire.

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Ven 16 Avr - 5:55
I have nothing left. And all I feel is this cruel wanting.
ft. @Joar Jensen

Est-ce que cela t'étonnes réellement qu'il soit incapable de réagir face aux paroles que tu es en train de prononcer ? Pas vraiment, Joar a toujours eu beaucoup de mal a faire face à ses propres émotions, quand toi de ton côté Freya tu ne peux ravaler celles-ci. C'est ce qui fait votre force aussi, toi l'empathique tu exprime tout cela pour deux, tandis que Joar de son côté semble avoir un caractère bien trempé pour vous deux. Mais il persiste a dire qu'il n'a rien sacrifié, pourtant en te retrouvant face à ta propre solitude, celle que tu aurais dû vivre si il ne passait pas son temps à tes côtés. Face à toi-même, tu as eu bien du temps pour découvrir qu'il a fait bien plus que de te tenir compagnie, plus encore que te raconter ses journées pour que tu puisses les vivre aussi. Tu n'as rien a lui offrir en échange que ton sourire, qu'un rire cristallin qui envoûte la pièce et son ouïe. Il a tout a t'offrir. Et chaque travail mérite son due, le tien n'est autre qu'une pluie de remerciement, pour chaque place qu'il tient dans ton coeur. Et avec les mises au point sur votre papa, tu culpabilises silencieusement de l'avoir ainsi privé d'une enfance, privé de pouvoir passer son temps à l'extérieur, tout ce que tu rêvais de faire petite finalement. Et voilà qu'il bégaie, tu l'a déstabilisé, tu sais qu'il est bien plus heureux que ce qu'il laisse passer sur les expressions faciales. Et qu'il est loin d'être habitué à autant de complimentassions, serait-il mal à l'aise ? Absolument. Mais voilà qu'il te remercie, beaucoup trop à ton goût, parce que c'est toi qui lui doit bien plus qu'un simple merci. Vous veillez l'un sur l'autre, mais surtout tu vois qu'il veut lire, que tu as réussi a attiser sa curiosité. « Tu es ma force et je suis ta tendresse ? Ca a toujours été comme ça, non ? » Dis-tu en souriant doucement, penchant ton visage sur le côté.

Mais voilà qu'il change soudainement de sujet, te posant une question dont il a pourtant la réponse. As-tu des amis, Freya ? Pas vraiment non, les seuls que tu possèdes sont décris dans les livres, ou en sont eux même. Tu pinces tes lèvres en fuyant son regard. Tu sais qu'il ne va pas apprécier la réponse, mais qu'elle ne le surprendra pas non plus. Secouant ton faciès tu reposes timidement tes yeux dans les siens. « A par Ilios... J'évite de déranger. J'ai un peu peur, tu sais... » Dis-tu en pinçant ton épaule, comme pour signifier qu'après tant d'années tu as aussi peur qu'on s'en prenne a nouveau à toi. « Si, il y a un des gardes. Eden, il m'aide quand il voit que je panique. Il m'a accompagné les premiers jours jusqu'aux salles de classes, et aussi au réfectoire. » Tu hausses les épaules. « Je sais pas depuis quand tu es là, mais tout le monde l'appelle Pikachu. » Tu ris doucement. Lorsqu'il tapote l'assise du canapé tu contournes alors la table basse pour t'installer à ses côtés. Puis une autre curiosité de sa part, avais-tu quelque chose de prévu, un entraînement peut-être ? Et là aussi la réponse n'est pas réellement surprenante. Tu agites à nouveau ta caboche négativement, faisant danser tes bouclettes dorées sous l'impulsion. « Je revenais de la bibliothèque, j'allais étudier les runes et les rituels. Mais... » Tu regardes discrètement la pile de lettres, avant de reposer ton regard sur lui. « Je m'entraîne dans l'appartement où je suis. Il n'y a personne a par moi, et je dois avouer que j'ai brisé la plus part des assiettes et verres. J'ai réussi a en sauver deux de chaque sur la dizaine qu'il y avait au départ. » Oups. Tu reposes la petite lune à côté de toi, et ne cesse de fixer le courrier qui ne t'as jamais été remis depuis tant d'années. Toi aussi, ta curiosité est piquée a vif, et tu te retiens de te jeter dessus pour les dévorer en un rien de temps. Et sans prévenir, tu reprends la parole, peut-être avec un peu trop d'impatience. « Si tu veux, tu peux lire ce que j'ai écris durant toutes ces années, et... » Et tu termines ta phrase avec un regard rempli de malice.

Et quand il te donnes son accord, tu attends -par réflexe- qu'il soit installé en arrière, et viens te blottir contre lui en te glissant sous son bras qui soutient déjà l'ouvrage que tu tenais a jour quasi quotidiennement depuis sa disparition. Tu retires l'élastique et attrape la lettre la plus ancienne, par ordre chronologique tout comme il le fera lui aussi. Peut-être que sans le savoir, vous avez écrit presque simultanément, cela ne serait pas surprenant. Tu déplies le papier et commences alors ta lecture, un silence de cathédrale règne désormais. "Freya, j'ai peur. Je suis avec papa, et je ne sais pas ce que maman a fait de toi. Je suis désolé, tu dois paniquer de ne pas me voir rentrer, et va savoir ce qu'elle a bien pu te dire ! Mais je m'inquiète, et j'ose pas lui parler de toi, je ne sais pas comment il réagirait. Je me méfie, mais surtout je m'inquiète pour toi. Je vais tout faire pour te rejoindre, te retrouver ! Je te promets que je ne compte pas t'abandonner hein, ma princesse je suis désolée. Je t'aime et je ne laisserai rien ni personne nous séparer comme ça." Tu déglutis difficilement. Cela te fais du bien, et du mal à la fois. Tu continues jusqu'à piquer un peu du nez, et quand tu te rends compte de cela, tu te tournes vers lui, le regardant. « Ca va aller Joar... » Tu te redresses et t'assois sans gênes sur ses genoux et essuis ses joues, embrassant son front. « Hey chéri, c'est fini. A peine rentrée maman m'a dit que tu étais parti. J'ai juste retranscrit ce que je ressentais, comme si ça aller apaiser ma peine, je pensais pas que j'allais un jour te retrouver. » Tu souris avec toute la tendresse qu'il te connais. « Je t'aime, tu es l'amour de ma vie, et aujourd'hui je vais tout faire pour qu'on rattrape ces six années d'horreur en riant et tout ce qu'on avait l'habitude de faire ensemble ! » L'indécrottable optimiste. T'es sa lumière, clairement.
Passage des premiers écrits de Freya. Joar, je t'aime. Je t'aimerai toute ma vie. Je ne sais pas ce qu'il a bien pu se passer, je ne connais rien, elle ne répondra jamais à mes questions. Tu me manques... Je ne sais pas comment je vais faire sans toi. Tu es mon héros. J'ai peur... Parce que maman n'arrête pas de hurler.
Plus tard. Je tiens bon. Maman a changée... Elle vient tout juste de remonter, et je viens de panser mes blessures, je ne pourrais pas dormir sur mon dos avant quelques jours, peut-être semaines parce que c'est difficile d'accès tu sais. Je t'aime. C'est dans de tels moments que j'aimerai que tu sois là, pour m'aider. Mais je pense à toi, à longueur de journée. Je t'aime. Je t'aime, je t'aime, je t'aime.
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Freya Jensen
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Freya Jensen
Sam 17 Avr - 1:28
I have nothing left. And all I feel is this cruel wanting.
ft. @Freya Jensen
Est-ce que je suis mal à l’aise ? Bien sûr que oui. Je ne sais pas comment réagir face à ce type de parole. A dire vrai, je ne réagis pas beaucoup en général. Mais Freya me connait, est relativement habitué à tout ça pour qu’elle ne soit plus choqué du fait que je ne peux plus ouvrir la bouche et que rien ne semble fonctionner correctement dans mon esprit pour formuler une phrase normale. Mais elle a raison. Nous avons deux caractères bien différents, finalement. On a beau être jumeaux, il y a beaucoup de différence. Et finalement, personne ne verrait que nous le sommes si aucun de nous deux ne vend la mèche.  Et aussi soudainement, je préfère changer de sujet. Demandant donc à Freya si elle a pu se faire des amis, des connaissances avant mon arrivée. Parce que je sais que je ne pourrais pas être constamment à côté d’elle. Nous n’avons pas les mêmes cours sur certains points. Et j’avoue que sa réponse ne me choque pas du tout. Ilios, donc. Le type aux ombres, ouais. Et un garde. Autant dire que ça limite relativement les interactions sociales.

- Pikachu… ? Comme le pokémon ? Je suis là depuis… deux jours tout au plus.

Tout au plus, oui. J’avoue que j’ai passé plus de temps à pioncer le premier jour et là, je suis en cours. Donc, deux jours, c’est ça. Je ne me souviens pas avoir croisé quelqu’un qui s’appelle Pikachu, en toute honnêteté. Surnom chelou d’ailleurs. Mais avec toutes les nouveautés depuis quelques temps, je ne sais pas s’il est réellement judicieux de trouver quelques choses de bizarre. Bibliothèque, étude et appartement. Je crois que Freya n’aura jamais plus à la bouche. Mais s’entraîner avec ses assiettes, je ne suis pas sûr que ce soit une idée bien judicieuse, encore une fois.

- Pourquoi tu ne prends pas des objets qui ne cassent pas ? Il va falloir que tu en rachètes. Ce n’est pas avec deux assiettes que tu vas aller loin.

Bon, je sais que ce n’est pas elle qui sortir pour pouvoir aller en racheter. Il y a de grandes chances que je ne dois la traîner là-bas. Ou lui filer des assiettes d’ici mais si je me retrouve avec un coloc à un moment, ça risquerait d’être problématique. Enfin, des deux côtés de toute façon. Mais pour faire sortir Freya, ça risque d’être assez compliqué. Je tourne la tête vers son visage quand elle me propose de lire ce qu’elle a pu écrire pendant qu’elle regarderait les miennes. Il est vrai que je suis curieux mais j’ai un peu l’impression qu’on va se faire plus de mal qu’autre chose. Pire que du masochisme à ce stade mais la curiosité s’avère trop forte. Alors, je hoche la tête, lui donnant l’autorisation de lire comme si elle avait réellement besoin d’une autorisation. Ce sont ses lettres à elle, plus les miennes. Je glisse finalement les doigts sur le livre pour pouvoir le récupérer et reposer mon dos dans l’assise. Je lève déjà les bras pour qu’elle s’installe contre moi, reposant mon bras autour d’elle tout en tenant le cahier vieillis. Et je dois dire que ce que je lis fait gonfler une énième boule dans ma gorge. Autant dire qu’aujourd’hui reste un jour à sensation. Mon humeur va et viens de façon répété entre plusieurs émotions positives et douloureuses. Et je dois dire que c’est assez fatiguant et éprouvant. Et je n’ai pas le temps d’essuyer mes joues qu’elle se tourne vers moi. Je repose le cahier sur le côté du canapé, hochant la tête quand elle me dit que ça va aller. Oui, tenter de bien aller.

Elle grimpe déjà sur mes genoux et je glisse les bras autour d’elle pour la serrer contre moi. J’essaye de contrôler quand même ma force parce que je m’en voudrais de casser la brindille qu’est Freya. Je renifle silencieusement, en essayant de remonter les murs battit autour de ma tête pour pouvoir contrôler mes émotions au mieux. Je n’aime pas lâcher prise comme je peux le faire depuis le début de l’après-midi. Parce que c’est bien trop fatiguant. Et que je me dois d’être suffisamment solide pour nous deux. Je reste silencieux un bon moment, jusqu’à ce que les légers soubresauts de mes épaules ne se calment complétement.  Je relâche lentement la pression que j'impose autour d'elle avant de pousser un soupire. Je redresse mon dos ainsi que mon visage avant de bouger mes mains pour frotter mes joues.

- Pardon....

Je racle ma gorge avec lenteur. Je repose les yeux sur le livre et glisse la pulpe de mon index sur les tâches sèches que je peux voir. Ca me fait... mal. Je ne peux pas dire le contraire. C'est assez difficile d'imaginer toutes les horreurs qu'elle a pu ressentir avec notre mère. Et je sais qu'à partir de maintenant, ça ne sera plus le cas.

- Je t'aime aussi.. Tu.. Je suis un peu à la bourre avec mon arrivée hier.. Tu.. Tu m'aiderais pour les cours que tu as eu depuis ton arrivée ? Si tu voyais ma moyenne en cours, je pense que tu m'enverrais vraiment une assiette dans la tronche.

Disons que ma moyenne s'approchait plus d'en dessous de dix sur certaines matières. Disons que j'ai rapidement laisser tomber. Bien que papa m'aide énormément. Je ne peux pas dire le contraire. Je relève finalement les yeux vers elle et affiche un simplement sourire en ricanant.

- Je me doute que te racheter des assiettes, c'est non.. mais... on peut étudier tes rituels, si tu veux ? Bon, de grandes chances que je m'endormes mais je sais attentif. Bon, pas beaucoup mais je serais là.

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