Welcome to my beloved hell ||

Le temps avait été long. Du moins il lui avait paru durer une éternité et déjà elle sentait un noeud se nouer dans sa poitrine à l'idée de quitter son pays, ses amis. À travers le hublot de l'avion, elle avait pu observer ce dont elle avait toujours connu s'éloigné à toute vitesse, ne laissant dans son sillage qu'un épais manteau de nuage à perte de vue, s'assombrissant au fur et à mesure que la nuit S'installait dans l'espace aérien emprunter par l'appareille. Sa mère l'avait accompagné, s'était même occupé de louer une voiture afin de facilité le déplacement jusqu'à Alféa. Ji-Woo ne s'en plaignit pas; qui sait comment elle aurait fait pour trouver l'établissement en y étant même jamais allée ? En ne l'ayant même jamais vue ? Mais elle aurait de loin préféré être accompagné par Jung-Oh et Kang-Joon que sa génitrice. À peine eut-elle posé les pieds sur le gravier que son téléphone annonça un message. C'était soit l'un ,soit l'autre voir même les deux, elle en était persuadé et une petite onde de chaleur parcouru son estomac. Elle oublia cependant rapidement la notification alors qu'elle analysait l'extérieur de l'établissement avec…curiosité ? Peut-être même un peu de dégoût. Sa mère, n'ayant pas vraiment l'envie de flâner trop longtemps à Alféa lui fit rapidement ses aux-revoir et la petites se vue obligé d'enlacer brièvement sa mère. Cette dernière lui murmura à l'oreille de ne pas les décevoir et d'agir en jeune fille bien élevé, ce à quoi Woozi répondit en un roulement des yeux.

Désormais seule, laissé à elle-même avec une valise contenant ses habits préférés et quelques effets personnel dans une main, un sac-à-dos contenant du matériel scolaire et dans l'autre main, un petit pot en terre cuite y contenant un Aloe Vera en croissance. Dans un soupire, elle franchit la cours ainsi que le Hall principale pour aller à la rencontre de la personne que lui avait parlé sa mère qui normalement, devait lui faire part de quelques procédures d'Alfea. Cette dernière s'y trouvait bel et bien, heureusement pour la jeune fille qui n'avait aucune idée d'où elle devait loger, et elle l'accueilli tout sourire. Un bref et rapide coup d'oeil de bas en haut lui révéla à prime abord une personne qui semblait assez stricte. Elle se dit qu'elle noterait cette information dans son cahier un peu plus tard et se contenta d'un silence en réponse à la question de la dame dont elle ignorait la fonction. « Tu dois être Ji Woo ? Enchantée. » La femme avait tendu la main mais, la coréenne l'avait ignoré ayant les mains pleines. Meilleur chance la prochaine fois peut-être. Elle avait déjà envie de tourner les talons et de grimper dans un avion direction In-Cheon. La dame lui avait dit quelques règles, expliquer brièvement le campus tout en marchant vers les dortoirs. Oh, les dortoirs… c'est que la petite craignait le pire… quelque chose digne des camps militaires. La directrice lui nomma sa co-chambreuse pendant son monologue mais Ji Woo, concentrée à observé les cours à l'extérieur qui lui montrait des jeunes en trains de s'entrainer n'y porta pas tellement attention. Au tournant d'un couloir, la dame se débarrassa finalement de la coréenne en un geste de la main pointant des escaliers. « au troisième, appartement 2..bienvenue parmi nous mademoiselle Hyun. » Un mince sourire étira les lèvres de l'asiatique, par pure et simple politesse, et peut-être un peu par ennuie. Cette discussion l'ennuyait, elle avait eut tellement hâte qu'elle se termine et voilà désormais que son supplice était terminé.

Après avoir monté les marches en jugeants chaque étudiants ou membres du personnel qu'elle croisait alors que ceux-ci ne semblaient même pas la voir, elle se dirigea silencieusement vers l'appartement numéro deux puis y poussa la porte. Elle demeura de brèves secondes à analyser rapidement les lieux : chose certaine, elle ne s'attendait pas du tout à ce genre d'appartement. C'est beaucoup trop spacieux et chic pour pouvoir s'appeler un dortoir. Mais où sont les lits superposés et tous collés les uns aux autres ? Où sont les murs ternes et froids, salies par le temps ? Pas ici en tout cas. Elle remarqua une porte ouverte et automatiquement s'y glissa, trainant derrière elle la valise noire avec un tag rose. Devant elle se tenait une autre fille cigarette en main. Woozi marmonna quelques paroles en coréen en lien avec l'odeur puis détailla d'haut en bas sa compagne de chambre. C'est sûr, ce doit être celle dont lui a parler la dame et dont elle a complètement ignoré le prénom. Tant pis, elle s'appellera « chambreuse » pour le moment. Chambreuse regarde à l'extérieur et oh, a décidé de prendre le lit le plus près de la fenêtre. Mais bon, Ji Woo s'en fiche pas mal, du moment qu'elle a un lit où s'étendre et que Chambreuse ne l'emmerde pas, tout devrait bien aller. La jeune fille lâche sa valise au pied du lit et se rend aux côtés de la chambreuse. Elle y dépose le petit pot en terre cuite sur le rebord de l'impressionnante fenêtre et détaille un peu plus sa compagne. Jusque là alors silencieuse, elle parla en allant déposer son sac à dos sur son lit. « On ne m'avait pas dit que la cigarette était permis dans les chambres. C'est moche j'aurais apporté mon paquet. » Son visage se tourna vers l'inconnue alors qu'elle y sortit un petit cahier noir de son sac, qu'elle déposa sur la table de chevet. Bon, pas besoin de vous dire qu'elle n'avait pas vraiment envie de faire mumuse avec elle, mais si elle ne veut pas passer une année catastrophique à Alfea, autant connaitre au moins une personne.

La petite allait sortir un bouquin de son sac lorsque son téléphone la notifia à nouveau d'un message. Elle s'empressa d'aller voir de quoi il s'agissait alors qu'elle avait complètement oublié de regarder le précédent. Elle répondit rapidement à son ami qu'elle était bien arrivé et que pour le moment tout ce passait bien, puis jeter le téléphone un peu plus loin d'elle sur le lit. La petite s'activa à sortir 2 ou trois trucs qu'elle aime bien avoir près d'elle lorsqu'elle dors de sa valise tout en formalisant au minimum avec celle qui allait partager cette chambre. « Il y a longtemps de que tu es dans cet enfer ? » demanda-t-elle dans un anglais parfaitement maîtrisé en levant les yeux vers la châtaine. Elle ne lui demanda pas son nom, et ne lui dit pas le sien non plus. Ça viendrait mais, elle ne jugeait pas nécessaire de le connaitre pour le moment. Son téléphone bipa de nouveau, attirant tout son attention. La petit s'empressa d'aller chercher l'appareille et s'assis en tailleur sur le lit, les yeux sur le petit écran.

Quelque chose dans l'attitude de l'inconnue lui laissait croire que son sarcasme avait fait effet puisque cette dernière jetta son mégot par la fenêtre et commença à la juger quant à son âge et quant au fait qu'elle prétende fumer également. D'un geste désinvolte et trouvant le tout un peu ridicule, elle hausse à peine les épaule rapidement et répète d'abord les paroles de l'autre en marmonnant en coréen alors qu'elle place quelques affaires, « Bichette…Tu as quelle âge pour fumer.. ? Fumer tue. Tss…»  et elle enchaine plus fort et en anglais pour se faire comprendre « Déjà, ce que je fais ne te regarde pas, bichette, mais contente de voir que tu te soucis de ma santé. Je sens que tu va être une coloc génial ! » Un sourire forcé atterrit sur ses lèvres et tord un peu son visage. Je crois que l'on pourrait difficilement faire plus forcé que ça. Mais bon, après tout elle ne la connait pas encore et vraiment, même si cette dernière est sérieuse et ne se moque pas d'elle, en quoi est-ce que ses habitudes de consommation la regarde ? La réponse qui se voulait "je joue à la mère" ne l'enchanta guère, mais la petite se repris. Inutile de partir sur une mauvaise base. Autant la mettre de son côté celle-là et non à dos. *De toute façon ce n'est pas comme si ont dormaient dans la même chambre…* songea-t-elle ironiquement. C'était bien le cas.

Ses yeux sombre analysèrent une nouvelle fois l'inconnu et elle se reprit en lui demandant depuis combien de temps elle était ici. Non sans étonner la petite, sa réponse fit grandir en elle une certaine haine. 5 ans… c'est long 5 ans. Ce qui veux donc dire qu'elle serait séparer de ses potes pendant un horrible moment… Elle se mordit l'intérieur de la joue et se gratta le derrière de la tête, agacé. Sur un ton de voix non pas amical, mais disons plus courtois, l'asiatique répondit ;« Oui, je viens juste d'arriver. Il y a des façons sympa de se distraire ici ? » Et par se distraire elle parlait bien sûre de tout ce qui touchait à l'illégalité, les garçons ainsi des endroits où elle pourrait se défouler outre sur le terrain du cours d'art martiaux -que déjà elle avait hâte de commencer pour libérer toute cette mauvaise énergie en elle. Cependant, l'inconnu perdit rapidement l'attention de la coréenne alors qu'elle avait reçu une réponse de Jung-Oh. Ce dernier lui demandait si les gens semblaient sympa. Un vif coup d'oeil vers sa co-chambreuse accompagné d'un petit regard jugeur sur sa personne et ses doigts s'agitèrent sur l'écran en répondant plus négativement que positivement. Elle mentionna le fait qu'à peine arriver sa coloc lui faisait déjà la morale et qu'elle aurait nettement préféré être en sa compagnie en Corée, ajoutant un emoji pour agrémenter son message. La conversation se poursuivit ainsi sur tout et n'importe quoi, la gardant captive jusqu'à ce que l'autre -c'est un beau surnom, n'est-ce pas ? parle. La jeune fille tourne sa tête vers l'autre et la juge de nouveau alors qu'elle semble fixer le vide. Non mais qu'est-ce qui lui prend ? Ça y est, il l'ont foutu avec une tarée, songea-t-elle en faisant une expression de mécontentement. Cependant, ses yeux retournent sur son téléphone, nettement plus intéressant et elle ne s'occupe plus de sa coloc jusqu'à ressentir un frisson.

Automatiquement, son regard se porte sur la fenêtre mais elle se souvient pourtant de la température extérieur et il n'y avait pas de vent. Décidément, cet endroit est de plus en plus bizarre. D'abords un dortoir digne d'un château, ensuite des courants d'air qui arrivent de nul part ? Sourcil arqué, ses yeux glissent naturellement vers l'inconnu qui fixe a les yeux clos, parlant à elle-ne-sait-trop-quoi. De quoi, pas maintenant ? Entre deux coup d'oeil, elle fait part de cette information à Jung-oh, lui confiant que sa coloc est visiblement tarée. Mais alors qu'elle ouvre les yeux, la température dans la pièce reprend une chaleur normal. Instinctivement, la petite regarde partout dans la pièce sans comprendre ce qui vient de se passer. De toute façon, elle ne croit pas vraiment aux fantômes, c'est certain que ça provenait de la fenêtre, sinon quoi? Et alors qu'elle ne pensait pas pouvoir être plus surprise par l'autre, les paroles à son attention la firent quitter l'écran de son téléphone, toujours assise en tailleur sur le lit. « tu es mal tombé avec moi coloc n°3. Bon courage à toi...J'espère que tu as le coeur bien accroché » Elle déposa le petit appareille -rectification, le lança un peu plus loin d'elle sur la literie et observa l'autre qui se laissa tomber sur son lit. Elle ne savait pas comment elle devait interpréter ses paroles. Que voulait-elle dire ? Que cette jeune fille était bizarre, elle s'en était déjà rendu compte… donc que voulait-elle vraiment dire par "tu es mal tombé avec moi ?"…La petite soupira à son tour. Il n'y avait même pas une heure qu'elle était là et déjà elle avait l'horrible envie de prendre ses jambes à son cou. Et l'autre n'aidait en rien à briser cet envie. Mais bon, la jeune femme se souvint des paroles de Kang-joon juste avant son départ alors qu'elle était beaucoup plus stressé qu'elle ne voulait se l'avouer. "Essais de te faire des amis, et ça devrait bien ce passer. On sera toujours là à ton retour tu sais.". La main qu'il avait par la suite placer au creux de son dos pour atténuer son ressentit lui avait fait chaud au coeur et elle s'était appuyé contre lui, se contentant de demeurer silencieuse.

Mais ce dernier n'avait pas tort. Ce ne devait pas être si difficile que ça de tenter d'être amie avec quelqu'un d'autre… suffisait d'être *ahem* gentille?. Dans sa tête les idées se bousculaient. « Hyun Jiwoo» commença-t-elle en laissant tomber ses jambes en bas du lit, les mains de chaque côtés. « Que veux-tu dire ? Qu'il n'y pas pire que toi ? Je te crois à 100%. » continua-t-elle en roulant des yeux. Un bref silence. Eh merde. « Je veux dire… J'ai le coeur solide, pourquoi tu dis que je suis mal tombé ? » Elle alla droit au but même si elle n'était pas certaine s'être repris en mieux, au moins il n'y avait rien de méchant cette-fois ci. Et puis, elle avait même penché un peu -à peine la tête sur le côté, peut-être par curiosité. Oui, c'est ça. Cette dernière l'avait belle et bien intrigué avec son commentaire. Que pouvait-il y avoir de pire qu'un endroit où le connait personne et où son don peut-être aussi imprévisible que la météo ? Diable! ce que l'ignorance pouvait l'agacer parfois…